Barqui et Célicourt, amis maçons lyonnais en 1846
Ce document (notice n° FRBNF30211175) figure sous la cote YE-54647 au catalogue de la BNF, qui l'a mis en ligne ici.
Il contient 4 pages dont deux versos vierges et deux rectos manuscrits (qui semblent être de la même main) :
le premier est une chanson intitulée Le Roi veut qu'on s'amuse et signée du Frère Célicourt (une autre main a ajouté : et Barqui) : il porte le cachet de la Bibliothèque Royale et un cachet 1846 ;
le second est intitulé Cantique maçonnique à la Fête d'ordre de St Jean d'été, pour la loge Union et confiance et signé Barqui, Rose-Croix ; il porte la mention Lith. St Côme, 8, Rey-Sézanne (il s'agit manifestement d'une application du procédé d'autographie).
Un éditeur très engagé : Rey-Sézanne Chez Rey-Sézanne, 8, rue St Côme à Lyon est l'adresse :
On lit ici que les propriétaires de l’imprimerie Rey-Sézanne furent arrêtés et internés, puis mis en surveillance, après le coup d’état de 1851. Dans la longue liste (qui couvre tous les genres et toutes les tendances) de ses publications, on notera en 1873 la pittoresque chanson La France au Christ républicain. On voit ici qu'un Rey était membre de la loge l'Asile du Sage. Pierre Barqui (1794-1870 ?), comédien, maçon et militant Barqui est l'auteur de la seconde chanson et sans doute le collaborateur de Célicourt pour la première. Selon le fichier Bossu, Pierre Barqui, agent dramatique de son métier, est, venant, en tant que Rose-Croix, de la loge lyonnaise Union et Confiance, résidant à Paris, où il s'affilie en 1853 à la Clémente Amitié (loge bleue en février et chapitre en janvier). Celle-ci le radie en 1854 du fait qu'il est retourné à Lyon, où il reste actif. On voit notamment ici que, en décembre 1869, en tenue d'Union et Confiance, il développe l'idée de chercher les moyens de procurer un asile à la vieillesse et à l'enfance au moyen d'une cotisation supplémentaire. On lit à son sujet dans le T. 1 du Dictionnaire des comédiens français de Lyonnet (p. 98) :
Les Éphémérides des loges maçonniques de Lyon nous apprennent ici qu'en 1840 Barqui (en collaboration avec Célicourt pour la première), avait animé deux fêtes organisées par Les Chevaliers du Temple au profit des ouvriers sans travail ; Barqui était d'ailleurs très lié d'amitié avec ce Célicourt : en 1830, c'est avec lui qu'il avait pris la tête de la révolte des comédiens contre la direction des théâtres de Lyon (source : article aux pp. 7-8 du n° 18 de la revue l'Esprit canut en 2011). |