Aux Mânes du meilleur des hommes
Ce feuillet de 4 pages (dont 3 imprimées et une vierge), qui fait partie de notre collection personnelle, est une pièce unique dans la mesure où elle porte une indication manuscrite qui nous a permis d'en identifier l'auteur, le lieu et la date.
Il s'agit d'une cantate maçonnique (sans indication concernant la partition) intitulée Aux Mânes du meilleur des hommes et constituant l'hommage d'un ami à un Frère disparu, du nom de Chaillot.
La signature imprimée F. J. est surchargée à la main en F:. Juris, membre actif de la Respectable Loge l'Heureuse Alliance Orient de Provins.
Le fichier Bossu nous renseigne effectivement un Juris, avocat, membre en 1807 de l'Heureuse Alliance à Provins (1807 est précisément l'année où cette Loge, fondée en 1783 et entrée en sommeil en 1788, se réactiva). Nous n'avons rien trouvé d'autre à son sujet.
Le fichier Bossu nous donne également :
d'une part un Chaillot, procureur impérial, membre également en 1807 de la même Loge ;
d'autre part un Chaillot de Salomé, Denis-François, né en 1731, procureur du roi, fondateur et architecte de la même Loge en 1783.
Nous pensons qu'il s'agit de deux personnes différentes (père et fils) qu'on peut mieux identifier ainsi :
Denis-François Chaillot de Samondé (et non de Salomé, comme l'écrit Bossu), dont on peut lire ici qu'en 1781 il était effectivement procureur du roi à Provins et ici qu'il l'était déjà en 1762.
Denis Nicolas Chaillot, avocat et homme politique, né le 27 juin 1764 à Provins et y décédé le 12 janvier 1814, dont on peut lire par ailleurs qu'il était fils d'un procureur et qu'il était lui-même devenu procureur. On voit ici qu'en 1793 il avait été supprimé de la liste des émigrés (c'est sans doute à ce retour d'émigration - à moins qu'il ne s'agisse de la correction d'une erreur ? - qu'il aurait abandonné la particule ?)
Il semble
évident que c'est bien de ce dernier qu'il s'agit ici, ce qui permet de
dater le document de 1814, date de son décès.
Les vers Il vit
toujours ... rappellent un thème classique (voir par exemple ici) dans la littérature funéraire maçonnique : un maçon ne meurt pas puisqu'il continue à vivre dans le coeur de ses Frères. Comme le dit l'Orateur au cours de la pompe funèbre à la Loge bruxelloise de l'Espérance le 13 avril 1824 : ils sont morts ...... Mais dans ces lieux l’amitié est étemelle ; leur souvenir n’y périra jamais. |
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AUX MâNES DU MEILLEUR DES HOMMES.
CANTATE MAÇONNIQUE.
Heureux
Enfans de la Lumière,
Heureux Enfans de la Lumière,
Sur sa tige j'ai vu, mollement suspendu,
Tel, brillant, entouré des attraits de la vie,
Pleurez, Enfans de la Lumière,
Et toi, qui mis ta gloire à finir son destin ;
Heureux Enfans de la Lumière,
Ombre de mon ami ! du séjour de la Paix
Et vous, de qui ma voix répète les douleurs,
Heureux Enfans de la Lumière, |