Maçons mythologiques
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On ne s'attendrait vraiment pas à trouver une chanson maçonnique dans un livre scolaire, et c'est donc tout-à-fait par hasard que je suis tombé sur celle-ci, lors d'une recherche portant sur tout autre chose.
Le livre en question est celui-ci, témoignage de la francophonie en Louisiane : Alphabet ou méthode simple et facile de montrer
promptemenT à lire aux enfants Plus Principes de Grammaire Générale, appliqués à la Suivis de Plusieurs Exercices, propres à développer l'intelligence des élèves, par P. CHERBONNIER Nouvelle-Orléans, De l'imprimerie de Buisson et Boimare. 1829. |
Cet ouvrage commence par une Epître dédicatoire à la jeunesse louisianaise, à laquelle il s'adresse sous la suscription Braves petits Camarades.
Il se termine par une partie (pp. 303-358) intitulée Des différents genres de poésie, qui comprend (pp. 346-7) le chapitre De la chanson dont l'exemple est la chanson ci-dessous.
Cherbonnier Dans Les écrits de langue francaise en Louisiane au XIXe siècle d'Edward Larocque Tinker, on peut lire (p. 77) :
Cherbonnier est aussi l'auteur en 1847 à Baltimore de l'ouvrage L'Americain français: or A new, plain and easy method of learning, in a very short time, to read fluently, pronounce correctly and write with accuracy every word of the French language. D'autres sources, que nous n'avons pu vérifier, indiquent que, né à Saintes en 1781, il fut médecin dans la marine française et émigra en 1803 à Saint-Domingue. On sait que la Loge l'Union désirée de Port-au-Prince (Saint-Domingue), fondée en 1764 et rallumée en 1797, se reconstitua en 1806 à la Nouvelle-Orléans. Cherbonnier, qui était vraisemblablement maçon, en aurait-il été membre ? |
La chanson, si elle évoque des maçons opératifs mythologiques, n'est évidemment pas présentée comme maçonnique. Mais la manière dont elle évoque des profanes glosant sur nos mystères, mystères qui auront toujours des autels dans les deux hémisphères ressemble furieusement à un signe de reconnaissance ... destiné à qui peut le comprendre.
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AIR : MON PERE ETAIT POT.
1er couplet.
Laissons de prophanes mortels,
2eme. Couplet.
Croyons bien que Ducalion
3eme. Couplet.
Qui bâtit pour Laomédon
4eme. Couplet.
Chers amis, je pardonne au
sort |
Voir ici sur l'air.
Le dernier couplet pourrait être une allusion aux tribulations des réfugiés français de Saint-Domingue.
Cette chanson a fait aussi l'objet en 2017 d'une page du blog mvmm.