CODE MAÇONNIQUE

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Ce document (notice n° FRBNF35881828) figure au catalogue de la BNF sous la cote FM IMPR-2633.

Cette cote FM IMPR-2633 est en fait celle d'un recueil de documents extrêmement variés, regroupés sous le titre manuscrit Rite Ecossais Ancien et Accepté - France, Egypte, Pays-Bas - Divers - Belgique, Haïti, St Domingue - Ordre du Temple et comprenant 34 items (qui ne sont pas tous identifiés ni catalogués). Cet item-ci, dont l'indice n'est pas mentionné (mais devrait être le 16) est celui qui occupe les pp. 87-90/401.

Il est intitué :

Code maçonnique - chanson anacréontique, chantée le 22e jour du 11e mois 5811 (ère vulgaire 22 janvier 1812), jour de la Fête de l'Ordre ; le R. F. Muraire, V. d'Hon. ; le F. De Joly Ainé, V. Tit. - Paroles du F. Jules De Joly, R. +.

La chanson confirme bien le caractère très épicurien de la loge Anacréon que son titre distinctif laisse présumer. 

Elle dépeint le Vénérable d'honneur Muraire comme un brave homme autant que comme un jouisseur très épicurien, aussi empressé, comme Anacréon, à remplir son verre qu'à voler à Cythère puisque là le vrai plaisir est d'être souvent infidèle.

Voilà deux caractéristiques qui, rassemblées, en font, aux yeux de l'auteur, un bon maçon.

Drôle de Code maçonnique, digne d'une maçonnerie impériale bien plus festive et jouisseuse que philosophique.

C'est bien entendu un portrait aussi admiratif que l'avait été celui tracé, quelques mois plus tôt, par Maxime de Rédon.

Voir ici sur l'auteur des paroles, Jules de Joly (dont on remarque qu'à 23 ans il était déjà Rose-Croix ! ), et sur son père, Vénérable comme il le sera encore en 1816.

Voir ici sur l'air Voilà la manière de vivre cent ans, dont la structure et le style sont ici bien imités.

  

           

               

CODE MAÇONNIQUE

 

CHANSON ANACRÉONTIQUE,

 

Chantée le 22e. jour du 11e. mois 5811 (ère vulgaire
22 Janvier 1812),

Jour de la fête de l'Ordre ;

LE Respectable Frère MURAIRE, Vénérable d'HONneur ;

 LE Frère DE JOLY Aîné, Vénérable  titulaire.

 

 

Paroles du Frère Jules DE JOLY, Rose-Croix.

 

Air : Voilà la manière de vivre cent ans.

 

Mes amis, mes frères,
Je vais, dans ce jour,
De nos saints mystères
Parler sans détour :
Profanes, sortez
Du temple où brille la Lumière ;
Cœurs purs, accourez
Dans cette enceinte hospitalière ;
Suivez la bannière
De notre patron.
Voici la manière
D'être un bon Maçon.

 

Soulager sans cesse
L'homme infortuné ;
Changer sa tristesse
En vive gaîté ;
Du jeune orphelin
Devenir l'appui tutélaire ;
Être sans chagrin,
Toujours riant, jamais colère ;
Couler sa carrière
Comme Anacréon,
Voilà la manière
D'être un bon Maçon.

 

Savoir du Parnasse
Franchir le sommet,
Chanter avec grâce
L’objet qui nous plaît ;
De la Volupté
Ne pas toujours suivre les traces,
Mais avec gaîté
Souvent sacrifier aux Grâces ;
Aimer, rire et plaire,
Sans être un Caton,
Voilà la manière
D'être un bon Maçon.

 

Savoir de la vie
Embellir le cours ;
Chanter la Folie,
Chérir les Amours ;
Dès que le jour luit,
Vider un flacon de Tonnerre ;
Dès que le jour fuit,
Etre prêt à remplir son verre ;
En tout savoir faire
Comme Anacréon,
Voilà la manière
D'être un bon Maçon.

 

Le coeur des plus belles
Sachez enflammer ;
Amour a des ailes,
C'est pour voltiger !.....
Comme le zéphir,
Caressez la rose nouvelle,
Car le vrai plaisir
Est d'être souvent infidèle ;
Voler à Cythère,
Perdre la raison,
Voilà la manière
D'être un bon Maçon.

 

Laissez la richesse
A nos lourds Midas ;
Que cette déesse
Ne vous tente pas.
L'or a corrompu
Les cœurs souvent les plus sensibles ;
C'est à la vertu
Qu'il nous faut seuls être accessibles;
Toujours sur la terre,
Fuir l’ambition,
Voilà la manière
D'être un bon Maçon.

 

Ce portrait fidèle
D'esprit, de bonté,
De vertus, de zèle,
De franche gaîté,
Cet homme accompli
N’est point un être imaginaire:
Chacun doit ici
Le reconnaître dans Muraire ;
Il sait toujours plaire
Comme Anacréon ;
Voilà la manière
D'être un bon Maçon.

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