Un oratorio de Boubée

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Dans ses Souvenirs maçonniques précédés d'une notice historique sur l'origine de la Franc-maçonnerie (1866 ; l'ouvrage a été réédité en facsimile par Slatkine à Genève en 1987), Boubée raconte  (pp. 88-90) avoir écrit (avec le projet, si nous comprenons bien, qu'il soit créé lors du Congrès international de 1855) un oratorio, mis en musique par le Frère Malibran, oratorio dont des circonstances malheureuses (qu'il ne précise pas) firent avorter l'exécution.

Cet oratorio, intitulé Les Cinq Voyages mystérieux, relatait selon Boubée (grand égyptomane) le passage de la Maçonnerie de l'Egypte au désert, du désert à Jérusalem, de Jérusalem à la Grotte de Finghal, et d'Ecosse au Temple d'Isis, à Paris (on voit que Boubée ne manquait pas d'imagination sur la question des origines de la maçonnerie ...). 

Il se terminait par une apothéose avec choeurs. Voici, tels que Boubée les cite, les couplets qui devaient être chantés dans le Temple d'Isis, et qui terminaient l'oratorio :

         

     

       

Air : Aussitôt que la Lumière, etc.

 

Au palais de la Lumière
Lorsque je fus introduit,
Et que j'ouvris la paupière,
Après une longue nuit,
Je me dis : Voici le Temple
De Socrate et de Caton,
Puisque c'est à leur exemple
Que travaille un Franc-Maçon.

choeur.

Je me dis : Voici le Temple, etc.

Dédaignant l'éclat suprême,
Quoiqu'il en soit revêtu,
L'homme ici vient de lui-même
Au devant de la vertu.
La haine et la médisance
N'y soufflent pas leur poison ;
L'amitié, la bienfaisance
Sont les lois du Franc-Maçon.

choeur.

La haine et la médisance, etc.

Dans ce monde l'apparence
N'est point la réalité,
Et toujours dans l'opulence
N'est pas la félicité.
Dans nos Loges solitaires,
Point d'erreurs, point de soupçons,
Tous les hommes y sont Frères,
Puisqu'ils sont tous Francs-Maçons.

choeur.

Dans nos Loges solitaires, etc.

Si jamais dans la nature
Je vois un être accompli,
Si par l'âme la plus pure
Son coeur se trouve embelli,
Vainement dans le mystère,
Voudrait-il cacher son nom ,
J'irais lui dire : Mon Frère,
« Tu dois être Franc-Maçon. »

choeur.

Vainement dans le mystère, etc.

Et nous que dans cette enceinte,
D'où les méchants sont bannis,
Par une alliance sainte,
Un seul mot a réunis,
Que notre âme soit ravie !
Répétons à l'unisson :
Le plus grand bien de la vie
Est celui d'étre Maçon.

choeur.

Que notre âme soit ravie, etc.

Voir la partition de l'air mentionné par Boubée (en alternative à la partition de Malibran ?), Aussitôt que la lumière.

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