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Sauf homonymie
toujours possible, il nous semble
hautement probable que celui-ci soit Alexandre Malibran (1823-1867), que Fétis
décrit ainsi, successivement dans son Tome 5 :
MALIBRAN (Alexandre), violoniste, compositeur et critique, né à Paris le 10 novembre
1823, étudia la musique dès son enfance et reçut des leçons de violon de M.
Sauzay, qui lui transmit les principes de l'école de Baillot. Déjà marié à l'âge de vingt-deux ans, il se
rendit en Allemagne avec sa femme, pianiste de talent, donna quelques concerts, puis s'établit en 1845 à Cassel (Hesse-électorale), où
Spohr l'admit au nombre de ses élèves et eut pour lui l'affection d'un père. De retour à
Paris, quelques années après, M. Malibran y fonda un journal de musique sous le titre
d'Union instrumentale et annonça la formation d'une société dont l'objet était d'organiser des concerts populaires de symphonie. Ces
entreprises ne réussirent pas, et M. Malibran retourna en Allemagne. Établi à Francfort-sur-le-Mein, depuis 1858, il y rédige le feuilleton musical du journal français de celte ville.
Dans sa critique, dont la forme est d'ailleurs vive et spirituelle, il se montre musicien instruit, homme de goût et appréciateur judicieux. Parmi les compositions de cet artiste,
on remarque : 1° Ouverture pour la tragédie d'Hamlet ; 2° Le dernier jour d'un condamné, fantaisie pour
l'orchestre ; 3° Vie du marin, symphonie à grand orchestre ;
4° La Vie du soldat, idem ; 5" Nonetto pour instruments à cordes et à vent, dédié à Spohr ; 6°
Trio pour piano, violon et violoncelle ; 7" Messe pour l'ordre de la Légion d'honneur, à quatre
voix d'hommes et instruments à vent. M. Malibran a publié une biographie de son maître
Spohr, en langue allemande, sous ce titre : Louis Spohr, sein Leben und Wirken ; dargestellt von seinem Schüler Alexander Malibran. Francfort, J. D. Sauerlander, 1860,
1 vol. in-12 de 247 pages, avec le portrait de Spohr.
et dans son supplément
:
MALIBRAN (Alexandre), est mort à Paris, le 13 mai 1867. En 1864, cet artiste quittait
l'Allemagne pour la Belgique, et fondait à Bruxelles le Monde musical, journal dont l'existence reposait sur une combinaison économique particulière. L'année suivante, cette affaire ayant avorté,
il revint à Paris et essaya d'organiser, dans la salle du théâtre de la Gaîté, des concerts populaires à l'instar de ceux que M. Pasdeloup avait
créés au Cirque Napoléon ; mais l'orchestre qu'il avait recruté, mécontent de ses procédés, l'abandonna pour aller au Cirque des Champs-Elysées
continuer la campagne sous le titre de Société philharmonique de Paris. Malibran est mort
à Boulogne (Seine), dans un état précaire. Il avait collaboré jadis au journal
le Luth français.
La femme de cet artiste, née Marie-Louise Perret, fille d'un violoniste de province, avait vu le
jour à Moulins, et, pianiste fort distinguée, partagea les premiers succès de son mari comme
virtuose. Elle est morte à Paris, pendant le siège de cette ville, le 8 janvier 1871, laissant orpheline une jeune fille de quinze ans.
Parmi ses oeuvres
figure en 1853 la symphonie
dramatique La vie du marin, dédiée au peintre de la mer Théodore Gudin
sur un poème de Gabriel de La Landelle (1812-1886).
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