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1.
La lumière est un don des cieux,
Qu'au moral le vrai sage envie ;
Physiquement utile aux yeux,
On la reçoit avec la vie.
Sans elle il n'est point de beaux jours,
Sous les lambris dans la chaumière ;
Et cependant le dieu d'amour,
Se complait à fuir la lumière. (bis)
2.
Avec son flambeau
d'une main,
Son carquois, ses traits sur l'épaule,
Il gouverne le genre humain,
De l'un des deux à l'autre pôle.
Soumis à ses lois tour à tour,
Nous nous rangeons sous sa bannière ;
Et sans l'aveugle dieu d'Amour,
On ne verrait plus la lumière.
3.
Avoir d'un bandeau trop
épais,
Couvert les yeux de la Justice,
C'était exposer ses arrêts,
Au hazard, ainsi qu'au caprice.
En faveur de l'humanité,
Faisons au ciel une prière,
Pour que le dieu de la clarté
Lui communique la lumière.
4.
La fortune est aveugle
aussi,
J'en appele à l'expérience ;
Plus d'un Midas a réussi
Á captiver son inconstance ;
Cette déesse lui sourit,
D'erreur on la sait coutumière ;
Peut on se fier à l'esprit
De qui n'a pas vu la lumière ?
5.
Combien d'aveugles sans
raison,
Bavardent sur la politique ?
Partout on en trouve à foison,
Sans en excepter la Belgique.
En fait de dogme, en fait de foi,
Il est plus d'une erreur grossière ;
Mais le Philanthrope a pour soi
De ne croire qu'à la lumière.
6.
De mettre à profit ses
leçons,
La circonstance est opportune ;
Il faut initier Maçons,
L'Amour, Thémis et la Fortune.
Ces travaux ainsi terminés,
La Loge s'estimera fière,
D'avoir de trois aveugles nés,
Ouvert les yeux à la lumière.
7.
Puisse l'architecte des
Cieux,
Envers nous se montrer propice,
Lorsque réunis en ces lieux,
D'hyver nous chômons le Solstice !
Bientôt le deuil disparaîtra,
Qui couvre la nature entière,
Et le gai printemps renaîtra,
Grâce au retour de la lumière.
8.
Qui, Vénérable, mieux
que vous,
Sait utiliser sa carrière,
A répandre au milieu de nous,
Le vrai savoir et la lumière ?
Pour prix de vos travaux divers,
Veuillez agréer ce Cantique,
Dont les trop médiocres vers
N'ont de prix que par la musique. |