Les cantiques de Defrenne

 

Joseph-Marie-Philippe-Jacques DEFRENNE (1767-1848), avocat et poète, initié à l'Espérance, a été à plusieurs reprises Vénérable des Amis Philanthropes (dont il fut nommé Vénérable d'honneur à vie le 10 juin 1836) et, après être devenu en 1824 1er Grand Surveillant de la Grande Loge d'Administration Méridionale, il fut le moteur de la fondation en 1833 du Grand Orient de Belgique. 

Il figure également au Tableau des Vrais Amis de l'Union, avec la mention affilié en qualité de membre honoraire le 26-3-5838 - 33è.

Defrenne était, non seulement un homme de cœur (au cours de la Tenue Funèbre du 19.11.1848, Verhaegen dit de lui : Beaucoup ont fait plus de bruit, très peu ont fait autant de bien), mais aussi un homme d’esprit et de lettres, poète et chansonnier à ses heures : Lartigue écrivait de lui en 1893, dans son Précis historique des Amis Philanthropes qu'il peut être caractérisé en deux mots : c'est Béranger tenant le premier maillet de la Loge puisque tous les recueils maçonniques de l'époque sont remplis des chansons du Frère Defrenne, parmi lesquelles un grand nombre sont tournées d'une façon piquante et spirituelle.

Dans son rapport, intitulé Relation d'une excusrion maçonnique en Belgique et en Hollande, présenté le 22 octobre 1841 à sa loge de la Clemente Amitié et publié par Le Globe, Louis-Théodore Juge mentionne comme suit (p. 454) sa rencontre avec Defrenne :

... J'ai été plus heureux auprès du frère de Fresne, le Nestor de l'art royal en Belgique.

Poëte aimable, ennemi juré de l'erreur et du mensonge, il ne peut être mieux comparé qu'à notre frère Bouilly ; il en a l'aimable et piquante causerie, et bien que comme chez lui les années aient blanchi la chevelure, elles n'ont rien enlevé à son ardeur de Maçon et à sa verve de conteur.

Defrenne a fréquemment demandé à un musicien, souvent membre comme lui des Amis Philanthropes, de lui confectionner une partition pour ses textes. Il a ainsi sollicité Zérézo, Bosselet "fils", Cavalini, Artot, Michelot, Raoux, Snel, Lis, ...

En 1840, un ouvrage du Frère Reghellini de Schio, Précis historique de l'Ordre du Temple, présentait Defrenne comme le doyen d'âge des francs-maçons belges.

La bibliothèque de l'Académie Royale de Belgique détient, dans son Fonds Stassart (n° 9913), un petit recueil intitulé Defrenne - Cantiques maçonniques (il s'agit en fait du rassemblement, sous une même reliure, de feuillets imprimés antérieurement), qui contient diverses chansons de sa plume (dont les 3 premières citées sont avec leurs partitions) :

  1. Les outils maçonniques

  2. La Lumière 

  3. La Fidélité (1838)

  4. Couplets aux Amis Philanthropes (1835)

  5. Couplets au Grand Orient (1836)

  6. Les Progrès de l'Art Royal (1836)

  7. Le Fanatisme ; l'Hypocrisie ; la Tolérance

  8. Les Jouissances du Maçon

On voit que certaines de ces chansons sont datées, d'autres pas. 

Mais, dans ses archives, Stassart avait gardé le transmis (de la main de Defrenne ?) de ce recueil (qui, après tout, n'était peut-être qu'un hommage lui adressé personnellement par Defrenne) à Monsieur le Baron de Stassart, président du Sénat - Bruxelles. Or on sait que Stassart a définitivement perdu la présidence du Sénat en novembre 1838, ce qui permet d'assurer que le recueil - et donc aucune de ses chansons - ne peut être postérieur à cette année.

Mais nous avons trouvé d'autres chansons de cet auteur prolixe, qui figurent à d'autres pages de ce site :

Il fit également des cantiques d'installation (que nous recherchons) pour les Loges de la Régénération (Malines) et des Amis du Progrès (Bruxelles), ainsi que des couplets et bluettes offertes notamment aux mêmes Amis du Progrès.

Il était déjà fait mention de Defrenne en 1825 - cette fois non comme auteur mais comme dignitaire de l'Obédience - lors de la fête pour le mariage du Prince Frédéric, où il joua un rôle.

Signalons aussi que dans le Tome VI (années 1825 à 28) des Annales chronologiques, littéraires et historiques de la maçonnerie des Pays-Bas à dater du 1er janvier 1814 (accessible via la digithèque des bibliothèques de l’Université Libre de Bruxelles), Auguste de Wargny donne (pages 479 à 485) un compte-rendu de la Fête de l'Ordre des Amis Philanthropes le 27 décembre 1828 ; il y reproduit 2 cantiques y chantés par Defrenne, à l'époque Vénérable.

La tombe de Defrenne (merci à Monique Vrins pour les photos) se trouve actuellement au cimetière d'Evere, après avoir été transférée du cimetière protestant du Quartier Léopold. A gauche, on discerne des symboles du 18e degré (une croix surmontée de deux roses juxtaposées très stylisées, plus une rose à chaque extrémité des branches horizontales, ainsi qu'un pélican aux ailes déployées). A droite, entre deux flambeaux retournés, la stèle. 

Retour au sommaire du XIXe :

Retour au sommaire du Chansonnier :