Prière maçonnique
Cette prière figure aux pages 19 et 20 d'une brochure intitulée
DISCOURS
prononcé le [17 octobre] 1840
par
le Président de la Commission du Grand Orient Belge
chargé l'installer
à l'Orient de Bruxelles une nouvelle Loge sous le titre distinctif
LE TRAVAIL
à l'occasion de cette installation.
Le discours lui-même, qui est de Defrenne, y est suivi de deux hymnes : un Cantique d'Installation et la présente Prière maçonnique, dont les paroles sont du même Defrenne, et qui ont vraisemblablement été chantés à cette occasion. La Prière témoigne avec évidence du fait que, même condamnés par les évêques, les maçons belges restaient, près de trois ans plus tard, profondément croyants, même si leur indignation restait vive contre l'agression, à leurs yeux injuste, dont ils avaient été victimes et dont ils attribuaient l'initiative au Vatican.
Musique du Frère BOSSELET FILS, paroles du Frère DEFRENNE
Toi, qui régis et la terre et les cieux,
Exauce du Maçon la fervente prière !
Il invoque ton nom, en tous temps, en tous lieux,
Pour t'adorer, il reçut la lumière.
Ton œil, qui lit dans le cœur des mortels,
N'est-il pas convaincu que le sien est sincère ?
Aussi dépose-t-il, au pied de tes autels,
Et dans ton sein, sa douleur passagère.
Sans ton appui, que peuvent des pervers?
Les sinistres complots, le perfide anathème.
Ton pouvoir souverain sur le vaste univers,
Les confondra par un arrêt suprême.
Chaque Maçon est soumis à ta loi,
Qui de ses passions veut qu'il se rende maître;
Il attend, résigné, son salut de sa foi,
Et d'espérance il aime à se repaître.
Te rendre hommage, en aidant son prochain,
Se montrer bienfaisant, user de tolérance,
Pratiquer les vertus, tendre au pauvre la main
Sont des devoirs accomplis en silence.
Le Vatican a beau, dans ses fureurs,
Déchaîner contre lui, ses foudres, son tonnerre,
Armé de la raison, du compas, de l'équerre,
Il a pitié d'injustes agresseurs.
Ton bras puissant, de cette attaque impie
A déjà fait rougir les auteurs odieux,
Et les amis zélés de la Philanthropie,
Grâces à toi, seront victorieux.