Cantique Ecossais
(offert aux Frères Réunis de Tournai par Defrenne en 1841)
Le premier août 1841, Defrenne, ministre d'Etat, Grand Orateur du Suprême Conseil, président ad vitam du Consistoire du 32e, se rendit à la Loge tournaisienne des Frères Réunis pour y prononcer un discours et - selon son habitude - offrir un cantique à l'occasion de la régularisation de leurs travaux au REAA. La cérémonie était présidée par le Frère Stevens, Puissant Souverain Grand Commandeur (ad vitam) de ce Rit pour le Royaume de Belgique. Ces deux pièces ont été, la même année, rassemblées dans une brochure de 8 pages, imprimée à Bruxelles. Le discours constitue une illustration exemplaire du cruel aphorisme cité par Jacques Fontaine dans Analyse stratégique de la franc-maçonnerie (L'Harmattan, 2011) :
Voici le cantique, dont la musique était de Bosselet "fils" (qui est un des compagnons de Loge de Defrenne auxquels celui-ci demandait souvent de mettre ses textes en musique). En fait, Defrenne s'est contenté de réutiliser, en l'adaptant aux circonstances (il réécrit le récitatif et ajoute un 4e couplet spécifique à la Loge visitée), un cantique qu'il avait composé l'année précédente en l'honneur du même Stevens. |
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Musique du
Frère Charles Bosseiet fils, membre de la Respectable Loge des Amis
philantropes, à l'Orient de Bruxelles.
Récitatif. De drapeaux écossais, que le temple se
pare,
couplets 1. Ecossais, déclarons la guerre 2. Depuis longtemps, dans les
deux mondes, 3. Du mal, vainement le génie 4. En vedettes, sur la frontière,
5. choeur. Du Créateur notre père, |
Les couplets 3 et 4 font évidemment allusion à l'agression des évêques belges contre la maçonnerie, cependant que le choeur final insiste sur les sentiments religieux des maçons, comme pour montrer à quel point cette agression était ressentie comme injustifiée. Ce thème est récurrent chez Defrenne.