Joseph-François SNEL

Nous n'avons trouvé à vous faire entendre (en boucle) qu'un très court (5"!) extrait de son ballet Monsieur de Pourceaugnac (créé à la Monnaie de Bruxelles en 1826, sur une chorégraphie de Petipa), emprunté à un très savant site musicologique : cliquez ici pour l'entendre

 

portrait de Snel, emprunté à une page de la Collection Manskopf du site de l'Université de Francfort.

Joseph-François SNEL (1793-1861) était déjà, à l'âge de dix ans, la vedette de la chorale de l'église St-Nicolas à Bruxelles. Il apprit ensuite le violon, qu'il perfectionna dès 1811 au Conservatoire de Paris. Revenu à Bruxelles en 1815, il s'y fit connaître comme violoniste, mais eut aussi de multiples activités comme chef d'orchestre, compositeur et pédagogue; à ce dernier titre, il s'investit beaucoup dans des méthodes novatrices d'apprentissage de la musique, telles celle du méloplaste et celle de l'enseignement mutuel de Wilhem ; (cette méthode a joué un rôle non négligeable dans la démocratisation de l'enseignement de la musique).

Il fit partie de la musique particulière successivement des rois des Pays-Bas et de Belgique. En 1831, il était Chef d'Orchestre de la Monnaie de Bruxelles. En 1835, il fut nommé maître de chapelle de l'église Sts-Michel et Gudule, la principale de Bruxelles. En 1847, il devint membre de l'Académie Royale de Belgique. 

Il composa de nombreuses musiques de ballet et d'opéra (dont le Cinq Juillet, en collaboration avec Charles-Louis Hanssens), des musiques religieuses (son Requiem fut très apprécié par Berlioz lors de son passage à Bruxelles en 1842), une cantate dédiée à Léopold Ier, Renais à l'espérance, ô ma noble patrie, créée au Concert Noble le 31 décembre 1831, et aussi beaucoup de musique pour les harmonies, activité qui est également un facteur d'acculturation musicale des classes populaires et à laquelle il s'intéressa particulièrement (il a d'ailleurs été directeur de l'école normale des chefs de musique de l'armée des Pays-Bas).

Raoux, un autre maçon de l'entourage de Defrenne, était également  - tout comme un maçon montois, Paquié - un pratiquant du méloplaste : ce n'est sans doute pas une coïncidence.

Fétis (dans sa Biographie universelle des musiciens) lui reconnaît un riche instinct musical et un sentiment distingué.

Il fut (sauf improbable homonymie), en tant que membre d'une Loge bruxelloise (les Amis Philanthropes) le compositeur, en 1836 d'un cantique de Defrenne intitulé le Fanatisme ; l'Hypocrisie ; la Tolérance. Il semble qu'on ne trouve plus trace de lui par la suite dans les archives de sa Loge, dont on peut raisonnablement penser que ses fonctions de maître de chapelle dans une église l'ont amené à s'écarter quand, un an et demi plus tard, les évêques belges sommèrent les catholiques de choisir entre l'église et la loge.

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