Gaussoin
Auguste Gaussoin (1814-1846) fut pédagogue, compositeur et musicographe.
Dans l'ouvrage de Els Witte et Fernand V. Borné, Documents relatifs à la franc-maçonnerie belge du XIXe siècle, 1830-1885, on lit (p. 130) qu'Auguste Gaussoin, artiste musicien :
la Société des concerts du peuple Sur cette société, on peut lire les pp. 151-4 du 2e semestre 1837 de la Belgique littéraire et industrielle, revue dont Gaussoin était un des fondateurs. Le soutien apporté à Gaussoin par sa Loge, dès sa réception, est caractéristique de la préoccupation d'éducation populaire qui se manifeste à l'époque dans beaucoup de Loges belges et qui atteste - même si sa forme nous paraît aujourd'hui bien paternaliste - d'une ambitieuse volonté d'amélioration de la Société, volonté qui marque une évolution de la maçonnerie à ce moment. Le discours prononcé par Gaussoin lors de l'inauguration de la Société (il n'était pas encore maçon, mais allait rapidement le devenir) est à cet égard si exemplatif qu'il nous a semblé mériter d'être reproduit ici :
La question de l'éducation musicale des masses populaires (et de l'élaboration de méthodes nouvelles pour la faciliter) est à ce moment une préoccupation majeure pour de nombreux musiciens, parmi lesquels on reconnaîtra plus d'un maçon belge, comme Snel, Raoux et Paquié. Fétis, dans le chapitre 9 de son ouvrage La Musique mise à la portée de tout le monde, exposé succinct de tout ce qui est nécessaire pour juger de cet art, et pour en parler sans l'avoir étudié, écrit notamment :
et particulièrement, à propos de la méthode de Wilhem :
Dans le Guide du chant choral en Wallonie et à Bruxelles, Robert Wangermée commente ce texte de la manière suivante :
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On peut voir par ailleurs que Gaussoin
Henri Vanhulst signale ici (p. 15) qu'il collabora à partir de 1842 à la revue La Belgique musicale dont il devint propriétaire en 1843, et qu'il mourut en janvier 1846.
Tout cela nous est confirmé par Fétis dans le 1er volume de son Supplément :
GAUSSOIN (Auguste-Louis), professeur et compositeur, né à Bruxelles le 4 juillet 1814, est mort en cette ville, subitement, le 11 janvier 1846. Son père, français de naissance et d'origine, neveu du célèbre mathématicien Bezout, était devenu professeur au lycée de Liège, puis à celui de Bruxelles, et s'était fait naturaliser belge en 1814. Le jeune Gaussoin reçut une instruction littéraire très-soignée, ce qui ne l'empêcha pas de se livrer avec passion à l'étude de la musique. Il reçut d'abord des leçons de solfège de M. Masset, le futur ténor de l'opéra-comique, puis compléta son éducation musicale avec M. Snel, à l'athénée de Bruxelles. Après avoir entrepris l'étude du chant, que l'état de sa santé ne lui permit pas de continuer, il se livra à la composition, prit des leçons d'harmonie de Charles-Louis Hanssens, et apprit la fugue avec Fétis. Nommé répétiteur de la classe d'harmonie au Conservatoire de Bruxelles, la maladie l'obligea de renoncer au professorat. Il partagea alors son temps entre la production musicale et des travaux littéraires, composant de nombreuses romances et dirigeant plusieurs journaux, l’Annonce, la Belgique littéraire, l'Enclume, etc. En 1837, il créa à Bruxelles les concerts du peuple, ouvrit ensuite, à l'école communale de Saint-Josse-ten-Noode, un cours de chant d'ensemble pour les ouvriers, et enfin, en 1843, devint propriétaire du journal la Belgique musicale, dont il releva l’importance artistique, et dans lequel il inséra une Histoire de la musique belge, ouvrage considérable qui l'obligea à de laborieuses recherches dans les bibliothèques de Munich, Mayence, Darmstadt et Strasbourg, et dont plusieurs chapitres furent reproduits en France et traduits en Hollande et en Allemagne.
Outre de nombreux morceaux de musique légère, dont quelques-uns ont paru dans divers recueils : l’Artiste, l’Orphée, l’Album de Chant, on connait de Gaussoin les compositions suivantes : 1° Sérénade pour orchestre, exécutée par les élèves du Conservatoire de Bruxelles pour fêter la nomination de Fétis à la direction de cet établissement; 2° Album lyrique, publié à Bois-le-Duc ; 3° la Chute des Feuilles, Élégie, exécutée à la société de Sainte-Cécile ; 4° le Poète mourant, cantate chantée en 1836, par Canaple, à un concert donné à la société de l'hôtel d'Angleterre; 5° la Mort du Contrebandier, cantate exécutée à la société des Arts ; 6° Album de chant, publié à Bruxelles en 1843 ; 7° Ouverture à grand orchestre, exécutée en 1842 à un concert de la société philharmonique, et faisant partie d'un opéra inédit.