L'Espérance

 

La Loge bruxelloise de l'Espérance fut constituée le 25 mars 1805 sous les auspices du Grand Orient de France.

Après la chute de l'Empire et la réunion des territoires de la future Belgique à la Hollande, elle acquit un grand prestige du fait qu'elle fut choisie pour initier en 1817 l'héritier du Trône, le Prince d'Orange Guillaume (qui en deviendrait aussitôt le Vénérableen titre), cependant que le frère cadet de celui-ci, le prince Frédéric, devenait le Grand Maître du Grand Orient des Pays-Bas.

Elle a compté parmi ses membres Defacqz, Alexandre Gendebien, Stevens, Honorez, Verhaegen (y initié en 1818), Defrenne, Cardon (fondateur et premier Vénérable).

On la trouve mentionnée sur ce site à propos :

ainsi que de manifestations dont elle fut coorganisatrice avec d'autres Loges, comme la Fête offerte au Grand Maître le Prince Frédéric à l'occasion de son mariage en 1825.

Son jumelage en 1824 avec la prestigieuse Loge parisienne des Trinosophes est rapporté (T. 2, pp. 167-176) par Dubreuil dans son Histoire des Francs-maçons (Bruxelles, 1838). Et Des Etangs s'en fait gloire ici :

... le fils d'un roi, aujourd'hui roi lui-même, s'y fit affilier avec sa loge entière ; ce qui donna lieu à une cérémonie dont le procès-verbal imprimé fut envoyé à tous les souverains de l'Europe, pour leur montrer combien il leur serait facile d'être heureux et puissants, s'ils voulaient se faire aimer, et surtout estimer.

ci-contre : médaille de la Loge, telle que reproduite dans l'Histoire numismatique de la Belgique de Guioth (tome 2).

Elle tomba en sommeil en 1837, mais, suite à une scission de la Loge Le Travail, elle connut une seconde (brève) existence de 1848 à 1856.

Dans son Précis historique consacré à la Loge des Amis Philanthropes, L. Lartigue écrit - peut-être avec un certain ressentiment (dû sans doute au fait que les princes royaux boudaient systématiquement les invitations de sa Loge), mais non sans raison :

... [l'Espérance] était composée en grande partie de fonctionnaires et de personnages dévoués à la politique de la Cour. Elle soutenait, avec un dévouement qui allait jusqu'à la courtisanerie, la Grande Loge d'administration et le Sérénissime Grand Maître, le Prince Frédéric ...

Cette accusation de courtisanerie n'est sans doute pas sans fondement : on lit en effet en 1832 dans le n° 3 (à la p. 140) de la Revue (française) de la franc-maçonnerie :

19 Mars 1829. — La loge de l'Espérance célébra à son tour la fête de l'ordre. Le prince d'Orange, son vénérable titulaire, la présidait ; le prince Frédéric, grand-maître, était présent. Cette réunion de près de 200 frères, élite des maçons bruxellois et belges, fut très remarquable sous plusieurs rapports, combinés avec les événemens politiques de l'année suivante. Ce jour-là, les formules laudatives franchirent toutes les bornes et furent poussées à un excès inconnu jusqu'alors.

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