Pompe funèbre pour Honorez
Dans le Tome VI (années 1825 à 28) des Annales chronologiques, littéraires et historiques de la maçonnerie des Pays-Bas à dater du 1er janvier 1814 (accessible via la digithèque des bibliothèques de l’Université Libre de Bruxelles), Auguste de Wargny donne (pages 404 à 440) un compte-rendu de la Pompe Funèbre du Frère Honorez, décédé le 19 février 1828, dans sa Loge de l'Espérance, le 29 mars 1828.
Honorez (ou Honnorez ; 1768-1828 ; initié en 1804) était le Vénérable de fait de l'Espérance (dont le Vénérable titulaire perpétuel était le Prince d'Orange), et on le trouve mentionné à ce titre à ce site, en 1820 et 1825.
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On lit au compte-rendu (p. 413) que l'harmonie composée des Frères artistes les plus distingués était dirigée par les Frères Hanssens et Desessarts, ce dernier chef de la Colonne d'harmonie de la Loge.
Plusieurs chants (les 3 ci-dessous, bien dans le style du temps) ont accompagné la cérémonie.
1. (p. 415) trio chanté par les Frères Desfossés, Sallart et Lahou (ces couplets avaient déjà été chantés lors de la pompe funèbre de l'Espérance en 1816).
Il a
subi l'épreuve redoutable Qu’à notre tour nous subirons aussi ; D’effroi la mort peut frapper le coupable, Le Franc Maçon la voit sans nul souci. La bienfaisance embellissait sa vie, Et son exemple est gravé dans nos coeurs : Telle une fleur embaumait la prairie, Qui succombant conserve ses odeurs. |
2. (p. 430) Récitatif et couplets, Musique du Frère Cassel, paroles du Frère Eugène Desessarts artistes au Théâtre Royal, chantés par les Frères Desfossés, Sallard, Desessarts fils, Kerkx et Leroux (Leroux était à ce moment basse-taille à la Monnaie).
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RÉCITATIF.
Le temple retentit des cris de la tristesse. COUPLETS ET CHOEURS. De notre maître Hiram nous déplorons la perte. Ombre chère a nos coeurs,
puisses-tu nous entendre ! |
Cassel et Eugène Dessessart, tous deux artistes au Théâtre Royal, étaient donc les coauteurs de ce chant. Il semble qu'ils étaient, non seulement collègues à la Monnaie, et Frères en maçonnerie, mais aussi bons amis. C'est en tout cas ce que donne à penser l'anecdote savoureuse rapportée (pp. 208-9) par l'ouvrage (1890) de Jacques Isnardon, Le théâtre de la Monnaie depuis sa fondation jusqu'à nos jours :
Nous attirons l'attention sur le fait que la date de cette lettre est le 4 avril 1828, et que le dimanche précédent, pendant lequel Dessessart n'est sorti de chez lui que pour se rendre à la loge de l'Espérance, où des devoirs particuliers l'appelaient, était le 30 mars. Si l'on attribue à une erreur le décalage d'un jour, on peut en conclure que les devoirs particuliers évoqués étaient bien la Tenue funèbre du 29 mars à l'Espérance. Le Tracé ne mentionne d'ailleurs pas que Cassel y ait été présent. Mais on peut supposer que Dessessart avait bien pris pour ce week-end-là un autre engagement, qu'il a annulé deux semaines plus tôt quand a été fixée la date de la Tenue ? (l'erreur de date peut d'ailleurs être volontaire, si l'engagement était pour le dimanche - ce qui semble correspondre avec le jour habituel des concerts de la Société d'Apollon - et si les suites de la Tenue l'avaient mis hors d'état de chanter le lendemain ...) Mais il est en tout cas significatif qu'il ne fasse, vis-à-vis de la presse et du public, aucun mystère de son appartenance. |
3. (p. 435) Couplets chantés par le Frère Desessarts, musique du Frère Charles Hanssens, Professeur du Conservatoire de Bruxelles, paroles du Frère Desessarts
Près de l’autel de l’amitié Que voile un crêpe fnnéraire, Guidés par la douce pitié Donnons des pleurs à notre frère. Il n’est plus ! la tombe aujourd’hui Reçoit sa dépouille mortelle ; Mais tout ne meurt point avec lui, Ses vertus restent pour modèle.
Les arts, l’amitié, les amours,
La mort du sage est un sommeil, |