Santé du Vénérable à l'Espérance en 1825

 

Ce Cantique de la Santé du Prince d'Orange, Vénérable Titulaire par le Frère Desessarts est le 3e des 5 reproduits par Wargny dans son Tome VI (pp. 13-4) comme ayant été composés pour le solstice d'hiver célébré le 17 janvier 1825 à la très loyaliste Loge bruxelloise de l'Espérance et présidé par son Vénérable le Prince d'Orange en présence de son frère (de sang) le Grand-Maître Frédéric.

Porter la santé du Vénérable - tout en rappelant ses vertus militaires - est donc aussi l'occasion de répéter sa vénération pour la famille royale, déjà exprimée dans les deux santés précédentes.

 

Un peu de prosopographie 

Nous avons pu identifier le trio de chanteurs.

Dessessarts nous était déjà connu par ailleurs comme chanteur à la Monnaie de Bruxelles.

Martin Baptiste a été comme lui première basse-taille à la Monnaie  et on les trouve ensemble dans une liste des chanteurs de cet opéra pour 1834-5, à la p. 265 de l'histoire de cette institution parue en 1890.

Augustin Desfossés (1771-1839), ténor à la Monnaie (où il était donc collègue des précédents), était membre des Amis Philanthropes où il avait été initié avant 1816. L'ouvrage précité (p. 101) en écrit ceci :

Augustin Desfossés, né à Royes, département de la Somme, le 27 août 1771, a tenu pendant 25 ans les rôles de ténor avec un succès ininterrompu. C'était une des plus belles voix que l'on eût jamais entendues à Bruxelles, et à ce précieux don de la nature Desfossés joignait toutes les ressources de l'art le plus raffiné. Depuis sa retraite, en 1826, et, jusqu'à l'époque de sa mort, le 22 novembre 1839, il était devenu l'un des chanteurs les plus brillants et les plus assidus du jubé de l'église Sainte-Gudule. Il avait obtenu l'indigénat en 1831.

On le trouve encore à l'oeuvre, justement encore sur une composition de Borremans, lors de la pompe funèbre de l'Espérance en 1816.

Il faut aussi se rappeler que le compositeur, le Frère Borremans, était (à moins que ce ne soit son frère de sang) le maître de chapelle précisément de cette église Sainte-Gudule (fonction qui fut également occupée par Snel). Ceci semble mettre en évidence un réseau d'amitiés maçonniques à l'opéra ... et à l'église.

Il est en tout cas manifeste que, dans la première moitié du XIXe, la présence maçonnique était très forte à la Monnaie, avec les précités, mais aussi Campenhout, Bosselet, Charles Artot, Hanssens et Hanssens neveu, Platel, Zerezo, Cassel, Leroux, ...

 

CANTIQUE DE LA SANTÉ DU PRINCE D'ORANGE, 
Vénérable Titulaire

TRIO DE LA FIDÉLITÉ. 

Musique du Frère BORREMANS.

Paroles du Frère E. DESESSARTS, chanté par lui, le Frère DEFOSSéS et le Frère BAPTISTE.

 

1. 

Quel jour propice aux élans du génie ! 
Le fils des rois préside à nos travaux, 
Empressons-nous, enfans de l'harmonie, 
De le fêter par des accords nouveaux. 

 

2.

L'Europe entière a connu son courage, 
Chez les Nassaus c'est un brave de plus ; 
De ses aïeux la gloire est l'apanage, 
Pour nous, Maçons, célébrons ses vertus.

 

3.

Oui, le voilà celui dont la vaillance 
A moissonné les plus nobles exploits ; 

      

Mais le Maçon conserve l'espérance 
De voir en lui le modèle des rois.

 

4

Prince chéri, bon époux, tendre père, 
Reçois ici nos hommages, nos vœux ! 
Ils sont pour toi, tes enfans et leur mère! 
Daignes, grand Dieu ! veiller toujours sur eux ! 

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