Couplets pour les Amis Philanthropes
Ces Couplets ont été écrits par Defrenne, qui en était à ce moment le Vénérable, pour le solstice d'hiver 1835 de sa Loge des Amis Philanthropes.
Contrairement à son habitude, ce n'est pas à un maçon que Defrenne en a cette fois demandé la musique, mais à un profane (du moins à ce moment car il allait bientôt le devenir), Monsieur L. Raoux.
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COUPLETS OFFERTS A la Respectable Loge des Amis Philanthropes A L'Orient DE BRUXELLES ; CHANTÉS A LA FETE SOLSTICIALE DE LA ST.-JEAN D'HIVER, LE 28e JOUR du 10e MOIS DE l'AN DE LA VRAIE LUMIERE 5835, (28 DÉCEMBRE 1835, ST. PROFANE) MUSIQUE DE M. L. RAOUX.
1. Quand Jéhovah, parcourant sa carrière, |
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2. Du Franc-Maçon la mission auguste,
3. Sans m'en douter, de notre ex-Vénérable,
4. Il faut
bannir des Temples maçonniques, |
Qu'enfin chacun sans entrave, professe
5. Chez les amis de la philanthropie,
6. Des traits hideux, que décocha l'envie, |
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7. Des malheureux occupons-nous
sans cesse ; |
Depuis six mois, Defrenne avait succédé comme Vénérable à Verhaegen, qui est en effet, comme mentionné au 3e couplet, le fondateur - peu soucieux des bourrasques du Tibre, c'est-à-dire du mécontentement de Rome - de l'Université Libre de Bruxelles, fondation à laquelle la Loge avait grandement contribué. Onze mois plus tôt, le 29 janvier 1835, la Loge avait d'ailleurs célébré cette inauguration par une grande fête et fait un triomphe à Verhaegen.
Le 4e couplet reflète sans doute les prémices d'un débat qui allait agiter l'Obédience pendant de nombreuses années, sur la question de l'(in)opportunité des discussions politiques et religieuses en Loge. Nettement plus conservateur, Stassart allait sur ce point s'opposer à Verhaegen, qui espérait que les Loges deviennent des officines du parti libéral.
Le 5e couplet fait allusion à la traditionnelle richesse de la Loge en artistes réputés, non seulement sur le plan musical mais aussi dans les arts plastiques : en 1834, la Loge avait créé son musée maçonnique orné de tableaux et sculptures offerts par des artistes membres de la Loge (on en dénombrait 20 en 1838). Ce thème se trouve également dans une autre chanson de Defrenne
Quelques mois avant cette fête, Stassart avait été élu (le 30 mars 1835) Grand Maître du nouveau Grand Orient de Belgique, à l’unanimité, même si certains lui auraient préféré le républicain Gendebien. Un journal avait dénoncé une franc-maçonnerie aux pieds du clergé et soumise au gouvernement et à la Cour, et c'est sans doute à cet événement que fait allusion le 6e couplet.
Le 7e et dernier couplet constitue le traditionnel rappel de l'obligation de philanthropie.