Hymne à la Bienfaisance 

Cet hymne de Cuvelier de Trye figure (pp. 344-5) au Tome second (1819) de Hermès, ou Archives maçonniques.

Il y est précédé (pp. 340-4) de la (très moralisante !) anecdote maçonnique intitulée Léonore sauvée, ou erreur et bienfaisance, lue le 18 octobre 1819 par Cuvelier dans la Loge des Artistes dont il était Vénérable d'honneur, et c'est bien à la bienfaisance qu'il est dédié (cfr avant-dernier vers de chaque couplet), et particulièrement (cfr couplet 3) à son anonymat. L'obligation de discrétion dans la bienfaisance est un thème fréquent dans le chansonnier maçonnique, comme on le voit par exemple ici, ici ou ici.

Il est suivi du commentaire suivant :

Cet hymne est composé pour être à l'usage du Grand Orient de France et de ses Ateliers, à qui le don doit en être offert.

Il vient d'être dédié au Très Illustre Frère de Lacépède, Grand Administrateur général de l'Ordre.

Si ce morceau était consacré par l'assentiment des Loges, il pourrait être chanté sans accompagnement, et par une voix seule, à l'instant de la quête ; les Frères répéteraient en choeur les deux derniers vers de chaque strophe.

L'exécution de cet Hymne a eu lieu aux Frères Artistes, le 18 novembre courant [i. e. 1819], et l'effet n'a rien laissé à désirer. On nous croira sans peine, si nous disons que le Frère Alex. Piccini est l'auteur de la musique, et que la voix agréable du Frère Alexis Dupont (peut-être celui-ci ?) en a fait sentir tout le charme.

Nous n'avons malheureusement pas trouvé trace de cette partition.

   

HYMNE

 

A LA BIENFAISANCE.

 

 

 

première strophe.

Ps de l'autel que la Sagesse encense,
Vois les enfans des arts t'appeler par leurs voeux,
Recueillir en secret les pleurs des malheureux,
Chérir tes douces lois, et les suivre en silence ;
Fille du ciel ! modeste Bienfaisance ! 
Viens charmer nos travaux, viens ennoblir nos jeux.

 

 

2e. strophe.

D'un seul regard réveillant l'espérance,
Tu sais changer les cris en cantiques joyeux ;
A ta voix, le plaisir, dans un coeur généreux,
Par un lien sacré s'unit à l'innocence :
Fille du ciel ! modeste Bienfaisance !
Viens charmer nos travaux, viens ennoblir nos jeux.

 

 

3e. strophe.

Vers le réduit où gémit l'indigence,
L'anonyme bienfait marche silencieux ;
Mais le mortel qui donne en s'égalant aux dieux,
Reçoit le pur encens de la reconnaissance :
Fille du ciel ! modeste Bienfaisance !
Viens charmer nos travaux, viens ennoblir nos jeux.

 

                                      Par le Frère Cuvelier de Trie.

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