Cantique V de Jouenne

Cliquez ici (midi) ou ici (mp3) pour entendre le fichier de l'air, séquencé par Christophe D.

 

Les treize cantiques de Jouenne ont été en leur temps rendus disponibles sur le web par les soins des Loges de Caen. Les douze premiers le sont encore, en voici le cinquième.

Le texte (reproduit ci-dessous) figure aux pp. 33-36 du recueil.

On retrouve ici le schéma classique opposant les qualités qui ouvrent l'entrée des Loges aux défauts rédhibitoires qui l'excluent. 

L'opposition entre Entrez chez nous et Ici n'entrez jamais rappelle (dans une chanson plus ancienne) celle entre Venez, nous vous reconnoissons pour véritables Francs-Maçons et Fuyez, nous vous connoissons pour véritables Francs-Maçons. 

De même dans celle-ci (qui oppose Éloignez-vous ! et Ne vous éloignez pas et qui est sur le même air, avec la même structure) ou encore celle-ci (Peut-il entrer ? Non, non, trois fois non vs Qu'il entre : c'est un Maçon).

Sont ainsi successivement opposés en 5 couplets :

De telles chansons expriment bien ce qui aux yeux de leur auteur constitue les points essentiels de la morale maçonnique. On ne s'étonnera donc pas de voir régulièrement mentionnés l'esprit de philanthropie, le refus des privilèges, le patriotisme, ...

La référence à un air Déguisez-vous concerne manifestement (la métrique est d'ailleurs identique) le vaudeville final de la comédie Les deux Edmon.

La chanson sera reproduite dans le chansonnier du Mans imprimé en 1865.

CANTIQUE V

Air : Déguisez vous. 

Coeurs généreux et charitables,
Vous qui de chérir vos semblables
Vous faites un devoir bien doux,
Entrez chez nous : (bis)
Fiers favoris de la richesse,
Si vos frères, dans la détresse,
Réclament en vain vos bienfaits,
Ici n'entrez jamais. (bis) 

Vous qui, méprisant une offense,
Etouffez en vous la vengeance
Et calmez un juste courroux,
Entrez chez nous :
Mais vous qui, poursuivant un frère,
Assouvissez votre colère
Par le plus affreux des forfaits,
Ici n'entrez jamais (bis)

Mortels dont l'âme peu commune,
Se retrempe par l'infortune,
Et du destin brave les coups,
Entrez chez nous :
Vous qu'un faible revers accable,
Pour qui le jour n'est supportable
Qu'au sein des plus brillants succès,
Ici n'entrez jamais. (bis) 

Vous qui, d'une origine illustre,
En augmentez encore le lustre
Par des travaux dignes de vous,
Entrez chez nous :
Vous chez qui le nom, la naissance,
Semblent des titres d'insolence,
Et qui nous croyez vos sujets,
Ici n'entrez jamais. (bis)

Vous qui pour servir la Patrie
Donneriez cent fois votre vie,
Et feriez encor des jaloux,
Entrez chez nous : (bis)
Vous dont l'âme basse et cupide
Croirait un ennnemi perfide
Et seconderait ses projets,
Ici n'entrez jamais. (bis) 

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