Ce que font les maçons
C'est dans le n° 2 de L'Univers maçonnique (colonnes 329-30) que nous avons trouvé cette chanson (reproduite ci-dessous), signée d'un certain Frère P. Gentil. Mais en fait elle est bien plus ancienne : c'est en effet celle qui ouvre (pp. 1-3) en 1820 le recueil dudit Gentil, le Banquet maçonnique, et qui à ce titre bénéficie même d'une illustration reproduisant son dernier couplet (ci-contre). Chez les Maçons, rien ne trouble jamais la paix cependant qu'ailleurs on dispute à la ronde sur des questions politiques d'intérêt public telles que budgets et projets : on a rarement rappelé avec plus de conviction l'impératif andersonien visant à garantir l'harmonie de la Loge par l'interdiction d'y évoquer toute question qui fâche. Les seuls soucis du monde extérieur qui soient autorisées à franchir les portes de la Loge sont, comme l'indique le dernier couplet, ceux que la philanthropie impose de prendre en considération. Mais dans quel but les maçons se soucient-ils de créer une ambiance aussi paisible ? Eh bien, ici en tout cas, ce but n'est pas de philosopher paisiblement, ni de partager des études symboliques : il est de jouir, et c'est affiché sans ambages. La chanson n'est donc rien de plus qu'une proclamation d'épicurisme. L'air du Vaudeville de Fanchon n'est probablement pas (la métrique ne correspond pas) celui connu comme l'air de Fanchon, mais pourrait être un des airs de Fanchon la vielleuse ; nous n'avons cependant trouvé, dans le texte de cette pièce, rien qui corresponde à la métrique particulière (66626866) de la chanson ci-dessous. |
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On dispute à la
ronde. Qu’un grave politique Au passé faire grâce, Dans un banquet aimable, Une triste victime |