Cantique du Frère Leblanc de Marconnay
pour une Loge d'Adoption en 1828 à la Clémente Amitié
Cliquez ici pour entendre un MP3 de cet air, séquencé par Christophe D.
Ce cantique est un des deux chantés au Banquet qui suivit la Fête d'Adoption donnée par la Clémente Amitié le 15 mars 1828 et reproduits par Auguste de Wargny dans son compte-rendu de cette Fête.
Il est dû au Vénérable de la Loge, Leblanc de Marconnay.
Voir ici sur l'air mentionné, Je pars demain.
Air : Je pars demain (de Marie).
1.
C'est une Sœur à qui, dès notre enfance,
2.
C'est une Sœur, dans notre adolescence,
3.
C'est une Sœur qui calme la souffrance |
|
4. Quand le jour vient où de notre carrière |
Le repos du guerrier ? Le début du 3e couplet, C'est une Sœur qui calme la souffrance de nos guerriers blessés au champ d'honneur, préfigure la phrase qu’on trouvera en 1881 (tout juste quelques mois avant l’initiation de Maria Deraismes) dans un article (dont l’objet avoué est de s’opposer à une campagne dont l'initiation de la femme est le but) publié dans le journal La République maçonnique :
C’est bien la vieille idée du repos du guerrier … Voilà bien exprimés, sous une forme quasi-caricaturale, les clichés de la société patriarcale, si bien théorisés par Rousseau et si dominants au XIXe. La lutte dans l’arène publique, la bataille - et la guerre - sont l’affaire de l’homme, l’aménité, la douceur et la paix du foyer sont celle de la femme. Ce sont les stéréotypes, dans notre culture, de l’opposition solaire-lunaire : Mars et Vénus, force et beauté (des stéréotypes toujours bien vivants d’ailleurs, cfr le succès du best-seller de John Gray, Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus). Dans un opuscule imprimé en France en 1891 par la Loge le Héros de l’Humanité, on lit que la femme doit rester en dehors de nos luttes et de nos angoisses ; elle doit se conserver tout entière pour panser nos blessures. La Franc-maçonnerie serait-elle donc, pour ces Héros de l’Humanité, un lieu de luttes, d’angoisses et de blessures ??? |