Une
Marseillaise anti-guerrière (1913) :
guerre à la
guerre !
Cliquez ici pour entendre l'air (au cas où il serait nécessaire de vous le rappeler !)
On peut voir sur ce site (ici ou ici par exemple) que le thème de la Paix Universelle a constitué dès le XVIIIe siècle une préoccupation active pour de nombreux maçons.
Ce fut particulièrement le cas à l'approche de la guerre 1914-18.
On lira avec grand intérêt à ce sujet tant l'article de Fulvio Conti, La Franc-maçonnerie et le mouvement pour la paix en Europe (1889-1914), paru en 2015 dans les Cahiers de la Méditerranée et disponible en ligne que celui de José Gotovitch, Franc-maçonnerie, guerre et paix paru en 1987 dans Les Internationales et le problème de la guerre au XXe siècle. Actes du colloque de Rome (22-24 novembre 1984) et également disponible en ligne.
La première des rencontres internationales fraternelles du début du XXe siècle, mentionnées dans ces articles, eut lieu en juillet 1907 au col de la Schlucht (à proximité de la frontière de l'époque). On peut en lire ici le compte-rendu, qui porte en épigraphe cette citation de Victor Hugo :
On trouve ici le compte-rendu de la réunion de Bâle en 1908 et ici celui de la réunion de Baden-Baden en 1909. On peut lire ici un article d'Oswald Wirth sur une réunion à Paris en décembre 1912, qui curieusement n'est pas mentionnée par les articles précités. Une autre - qui serait la dernière - eut lieu à La Haye, en août 1913, avec la participation d’environ 400 délégués de quatorze pays. Il convient de lire l'article consacré en 2015 à cette manifestation par Christophe de Brouwer sur son très riche blog Si Fodieris Invenies. Le Bureau international des relations maçonniques a publié à Neuchâtel en 1913 les actes de cette VIe Manifestation maçonnique internationale tenue à La Haye les 23, 24, 25 août 1913. On y lit (p. 88) que, à l'ouverture du banquet de clôture, Le Frère H. J. W. Van Lawick, Grand Secrétaire du Grand Orient des Pays-Bas et organisateur de la manifestation, termina son mot d'accueil par cette paraphrase de la Marseillaise, qui excita l'enthousiasme de tous. |
Allons, debout, Maçonnerie ! Le jour de gloire est arrivé. La guerre funeste, cette infamie L'étendard sanglant est levé. Entendez-vous ces cris de misère ? Ces sanglots de pauvres soldats ? Ils sont arrachés de nos bras : Mères, ce sont vos fils et vos frères ! Aux armes, Francs-Maçons, Formons nos bataillons, Marchons, ça ira, marchons, ça ira ! Que guerre à la guerre résonne de nos rayons. |
Plusieurs autres Marseillaises maçonniques figurent à ce site. Celle-ci est certainement la plus maladroite sur le plan tant de la langue que de la métrique (n'oublions pas que l'auteur n'est pas francophone de naissance !) ; mais, rétrospectivement, elle est sans doute aussi la plus émouvante, au vu de ce qu'elle n'a pu éviter.