HYMNE DU TROISIEME GRADE (Sibelius)
Cet Hymne du 3e grade porte le n° 7 dans l'opus 113 de Jean Sibelius. Elle comprend un prélude instrumental (Kulkue - procession) formé de deux trios pour orgue seul et un hymne, dont le texte est la traduction (par Eino Leino) en finnois de la première strophe d'un texte allemand de Goethe (extrait du Lied des Harfners, chant du harpiste, dans Wilhelm Meister).
Ken
kyynelin ei milloinkaan |
Wer
nie sein Brot mit Tränen aß, wer nie die kummervollen Nächte auf seinem Bette weinend saß der kennt euch nicht, ihr himmlischen Mächte! |
Voici quatre traductions françaises de ce texte, dont la première est assez littérale et la deuxième (donnée par Gérard Gefen) un peu plus libre :
Celui qui
n'a jamais mangé son pain avec des larmes, |
Celui qui
trempe son pain de ses larmes, |
Qui
n'a, sur son pain, jamais pleuré, |
Celui qui
n'a jamais mangé son pain dans la souffrance, |
Dans Musique et symbolisme, Roger Cotte signale que Sibelius utilise pour cet hymne (comme l'avait fait Bach également à plusieurs reprises) le thème musical du choral protestant O Haupt voll Blut und Wunden (Oh tête couverte de sang et de blessures) décrivant le couronnement d'épines dans la Passion du Christ. Pour qui connaît le sujet du Rituel du 3e grade, cette référence n'est évidemment pas dépourvue de signification symbolique ...
Il faut savoir que Sibelius, comme Bach, était protestant, et qu'en pays protestant ces chorals sont bien connus de tous, si bien qu'en entendre la musique en évoque automatiquement le thème dans les esprits.
(accompagnement respectivement à l'orchestre, à l'orgue et au piano ; la partition originale est pour orgue ou harmonium ; le texte de la version 3 est quelque peu différent)
(partie vocale seule)