Gloire aux premiers maçons

 

Nous avons trouvé cette chanson, sous le n° 5, aux pp. 8-9 du Recueil de cantiques, daté de 1804, de la Loge douaisienne de la Parfaite-Union.

Le premier et le dernier couplet ont été reproduits (colonne 709), sous le titre Gloire aux premiers francs-maçons, dans le périodique L'Univers maçonnique

La double mention, en capitales, de l'UNION, à la fin des 2e et 3e couplets, est vraisemblablement une référence au titre distinctif de cette Loge.

Nous n'avons pu retrouver l'air Gloire au Peuple français, dont nous savons qu'il s'agit d'un hymne de guerre écrit par Marie-Joseph Chénier sous le titre Le Chant des Victoires après la victoire de Fleurus en 1794, et mis en musique par Méhul. Voici une partie de son texte :

De Brutus éveillons la cendre.
Ô Gracques, sortez du cercueil ;
La liberté dans Rome en deuil
Du haut des Alpes va descendre :
Disparaissez, prêtres impurs ;
Fuyez, impuissantes cohortes,
Camille n’est plus dans vos murs,
Et les Gaulois sont à vos portes.

Gloire au peuple français ! il sait venger ses droits.
Vive la République et périssent les rois !

Rois conjurés, lâches esclaves,
Vils ennemis du genre humain,
Vous avez fui, le glaive en main,
Vous avez fui devant nos braves ;
Et de votre sang détesté
Abreuvant ses vastes racines,
Le chêne de la liberté
S’élève aux cieux sur vos ruines.

Ce texte est cité par Mgr GAUME, Protonotaire apostolique, vicaire général de Reims, de Montauban et d’Aquila, docteur en théologie, chevalier de l’ordre de Saint-Sylvestre, membre de l’Académie de la religion catholique de Rome, de l’Académie des sciences, arts et belles lettres de Besançon, etc., à la page 40 du Tome III de son ouvrage LA RÉVOLUTION, RECHERCHES HISTORIQUES SUR L’ORIGINE ET LA PROPAGATION DU MAL EN EUROPE depuis la Renaissance jusqu'à nos jours (Paris, 1856), qui l'accompagne du plaisant commentaire suivant :

Toute la France retentit de cet hymne, qu’on serait tenté de prendre pour le chant de mort des sauvages de l’Océanie, lorsqu’au milieu de leurs forêts, ils s’invitent à quelque festin de chair humaine. Et cependant, cette pièce est l’oeuvre d’un jeune élève du pieux collège Mazarin, candide admirateur de Brutus et des Gracques !

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