CHANSON Sur l’Air de la confession 

 En cliquant ici (midi) ou ici (MP3), vous entendrez l'air 743 de la Clé du Caveau (qui est un des airs possibles pour cette chanson)

Cette chanson figure aux pp. 114-6 d'une des éditions 1752 (dite B) du Recueil de Jérusalem.

Elle figure également à la p. 105 d'un recueil de 1782 ainsi que dans l'un ou l'autre chansonnier apparenté.

            
                

CHANSON

Sur l'Air : De la Confession

(l'Auteur)

Je viens devant vous,
A deux genoux,
Très-Vénérable
D’une édition
Vous faire ma Confession.

 Aux dépens d’un Ordre respectable
J’ai fait une fable,
Certain Imprimeur
La croyant pour lui profitable,
A mon déshonneur,
Induit le Public en erreur.

 Je vous en fais amende honorable,
Je suis excusable,
Sur votre secret,
N’ayant rien dit de véritable,
Je n’ai de regret
Que de passer pour indiscret.

 (Le Vénérable)

Contre nous, vous n’êtes point coupable ;
La chose est probable,
Votre repentir
Rend votre faute pardonnable ;
Allez en gémir,
Nous en perdrons le souvenir.

(l'Auteur)

Ne me soyez point inexorable,
La douleur m’accable ;
Du don précieux
A tout profane impénétrable,
Daignez en ces lieux
Éclairer mon cœur & mes yeux.

 (Le Vénérable)

Votre Arrêt n’est point irrévocable,
L’ordre est charitable,
Parmi les Elus
Assoyez-vous à cette table,
Gardez nos Statuts,
Parlez vrai, ou n’écrivez plus.

Dans son ouvrage La Franc-maçonnerie et l'Etat en France au 18e siècle (Vitiano 1963), Luquet (qui, sauf erreur de notre part, ne cite malheureusement pas sa source) donne (pp. 215-6) ce texte en le datant de février 1744 et en tenant pour certain qu'il fait référence à la parution, à ce même moment, de la divulgation attribuée à l'abbé Pérau et intitulée le Secret des Francs-maçons. Luquet signale d'ailleurs (p. 47) que Pérau, qui s'était, pour enrichir sa documentation, introduit dans des Loges en se faisant passer pour maçon, avait été démasqué et contraint, après la punition d'usage (arrosage copieux), de subir l'initiation, qui l'astreignait à la loi du silence. Ce qui donnerait effectivement tout son sel au dialogue ci-dessus ...

Cette interprétation semble confirmée par le sous-titre que donne à cette chanson l'édition 1752 du recueil de Jolly (pp. 44-5) : Amende honorable de l'Auteur de deux Volumes remplis d'impostures, sous le titre du Secret des Maçons trahi, & les Maçons écrasés.

Luquet donne également une précision sur l'air, qui serait celui de la confession de Lisette. Mais son texte pour le dernier couplet est un peu différent : au lieu de Parmi les Elus  / Assoyez-vous à cette table /  Gardez nos Statuts, il donne Pour quelques écus  / Ne vous rendez point méprisable /  Suivez nos Statuts.

Concernant l'air de la confession, voir la page ad hoc.

On trouve également cette chanson, sous le titre La confession des Freymaçons, aux pp. 36-8 d'un chansonnier profane de 1756, Amusement des Dames, mais avec une partition différente, qui est à peu de chose près celle que la Clé du Caveau donne sous le n° 292 sous le titre air des confessions, ou je viens devant vous

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