l'Enthousiasme

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Ces pages (ci-dessous en colonne de gauche ; transcription en colonne du centre) sont les pp. 118 à 120 de La Lire Maçonne.

        

          

l'Enthousiasme.

 

Anime moi de ton génie, 
A mon secours, du haut des Cieux,
Descends, immortelle Uranie
Echauffe mon sein de tes feux.

 

Refuserois tu de m'instruire ? 
Jadis tu me donnas leçon ; 
Prête moi ta divine lyre, 
Je dois chanter le Franc-Maçon.

 

Du Prophane la calomnie 
Ternit, par un soufle imposteur,
 Son état, ses moeurs & sa vie :
Je veux confondre son erreur.

 

« Livre moi le soin de l'ouvrage,
« Dit la Déesse ; à mon ardeur
« Tu peux laisser cet avantage ;
« Je connois la route du coeur.

 

Ecoute donc, tremble et respecte,
 Mortel : de la Divinité
La louange n'est pas suspecte ; 
Voici ce qu'elle m'a dicté.

 

« Des Maçons l'étude et le zèle, 
« Ont dû mériter mon amour :
« Et leur seul interêt m'appelle
« Vers toi du céleste séjour.

 

« De leur ouvrage la noblesse,
« Excite d'injustes rivaux.
« Mais la vertu fait leur richesse,
« Et du vice ils sont les fléaux.

 

« Quand de ce flambeau l'on s'éclaire,
« La vertu conduit aux talents.
 « Le Maçon est dans la carrière,
« Et n'y marche point à pas lents.

 

« Heureux ! qui connoit bien la gloire :
 « Souvent s'y trompe le Guerrier.
« Le Maçon aura la victoire,
« Et je choisirai son laurier.

 

« Du haut de l'éternel empire,
« Moi-même et Minerve ma soeur,
« Empêchant qu'on ose lui nuire,
« Nous assurerons son bonheur.

 

Elle dit : un épais nuage 
A l'instant la soustrait aux yeux. 
Prophane, écoute le Message : 
Ou, si tu peux, conbats les Cieux.

L'Entousiasme

Anime moi de ton génie : 
A mon secours du haut des Cieux,
Descends immortelle Uranie, 
Echauffe mon sein de tes feux.

 

 Refuserois tu de m'instruire
Jadis tu me donna leçon :
Prête moi ta divine Lyre
Je dois chanter le Franc-Maçon.

 

Du profane la calomnie
Ternit par un souffle imposteur,
Des Francs Maçons la belle vie
Je veux confondre son erreur.

 

Commençons, mais à l'art suprême,
Joins encor cet art séducteur,
Qui parle à l'esprit : & de même
Sait trouver la route du cóéur.

 

 Laisse moi le soin de l'ouvrage
Dit la Déésse : ton ardeur
Est pour orner les fruits du sage,
Du Poëte inutile fleur.

 

Ecoute donc, tremble & respecte
Mortel : de la divinité
La loüange n'est pas suspecte.
Voici ce qu'elle m'a dicté.

 

Des Maçons l'étude & le zêle
A sçû meriter mon amour :
Et leur seul interêt m'apelle
Vers toi du celeste séjour.

 

De leur ouvrage la noblesse
Excite d'injustes rivaux ;
Mais la vertu fait la richesse
De qui combat tous ses défauts.

 

Quand de ce flambeau l'on s'éclaire
La vertu conduit aux talents :
Le Maçon est dans la carriére
Et n'y marche point à pas lents.

 

Heureux qui conoit la vraye Gloire
Souvent s'y trompe le guerier ;
Le Maçon aura la victoire
Et je choisirai son Laurier.

 

Du haut de l'Eternel empire,
Ainsi que Minerve ma sóéur,
Empêchant qu'on n'ose lui nuire
Nous assûrerons son bonheur.

 

Elle dit. Un nuage azure
A l'instant l'enleve à mes yeux :
Profane la verité pure
Est la Messagere des Dieux.

Colizzi a repris ce texte dans ses Canons, sous le n° 3.

 

Une version au texte (en colonne de droite ci-dessus, d'après La Muse maçonne de Lussy) quelque peu différent (comportant notamment un couplet supplémentaire) mais  avec le même titre et la même partition(au ton près) se trouvait déjà à  plusieurs recueils antérieurs, dont le recueil de La Chapelle (pp. 63-64), au recueil de la Veuve Jolly (pp. 170-2), à La Muse maçonne de Lussy en 1752 (pp. 40-43) et aux pages 77-9 du recueil de Sophonople.

Elle se retrouvera plus tard (pp. 69-70), avec quelques légères modifications de forme, à la Muse maçonne de 1806.

 

Uranie est la Muse de l'Astronomie et de la Géométrie, il est donc normal qu'elle soit évoquée en maçonnerie.

A gauche : Uranie par Tischbein (1782) ; au centre : Minerve et Uranie ; à droite : Uranie par Raoux (1730).

 

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