A Mason's Daughter
(une fille de maçon)
Pour entendre le fichier midi de cet air, séquencé par David C., cliquez ici
Cette chanson figure (sous le n° XV) dans Ahiman Rezon, qui donne comme air Young Damon once the happy Swain.
(NB : d'après une page du site Roots of Folk: Old English, Scots, and Irish Songs and Tunes, ce dernier air aurait fait l'objet d'une publication en 1724).
Nous en avons retrouvé l'air dans le Masonick Minstrel (pp. 38-9) et en reproduisons la partition ci-dessous.
L'intérêt de cette chanson nous semble être dans le fait que - même si elle reste très maçonniquement correcte et bien dans le ton de pompeuse autoglorification de la maçonnerie qui caractérise tout le recueil - elle tranche quelque peu, par son sujet, sur le style ampoulé des chansons maçonniques anglaises de cette époque (et, plus encore, des époques suivantes) en y introduisant l'un ou l'autre personnage profane (et même féminin !) - tout en restant bien éloignée de la légèreté et de l'ironie que peuvent manifester les chansonniers francophones du même siècle (et, plus encore, des suivants).
On notera aussi, au couplet III, la proclamation d'attachement à la liberté.
On trouve une partition équivalente (n° 17, pp. 32-33) au recueil (1795) de Smollet HOLDEN, A Selection of Masonic Songs.
Le Pocket Companion de 1754 donne (p. 321) le texte de cette chanson avec la mention Set to musick by Brother Commins. Nous n'avons pu identifier ce dernier.
XV. SONG. Tune. Young Damon once the happy Swain. I. A Mason’s Daughter fair and young, II. None shall untie my Virgin Zone, III. The Lodge excludes the Fop and Fool, IV. This said he bow’d and went away, To Masons and to Masons Bairns, And those that lie in Masons Arms. |
15 - Chanson. Sur l'air de « le jeune Damon, jadis heureux jeune homme… » I Une fille de maçon, belle et jeune, II Nul ne dénouera ma ceinture virginale III La loge exclut le fat et le sot, IV Ceci dit, il s'inclina et s'en fut, Aux maçons et aux enfants de maçons, et à celles qui dorment dans les bras des maçons. |
On trouve en 1820 une version un peu différente de cette chanson dans la revue The American masonic register, and Ladies' and gentlemen's Magazine de Luther Pratt (p. 100) :
Une fille de maçon ... initiée ? Dans son Histoire des scandales maçonniques (Belfond, 1982), Alec Mellor narre - en la romançant considérablement comme à son habitude - l'histoire suivante, qui se passe (selon lui vers 1710, mais, selon Mitchell mentionné plus bas, plutôt entre 1720 et 1725) en Irlande, au moment où l'ancienne maçonnerie opérative présentait déjà certaines des caractéristiques qui allaient en faire la maçonnerie spéculative : La fille, Elisabeth (future Lady Aldworth), d'Arthur Saint-Léger, vicomte de Doneraile, avait assisté, par un trou du mur, à une séance de la Loge qui se réunissait au manoir familial. Cette indélicatesse ayant été découverte fortuitement, il ne resta d'autre solution à la Loge, pour s'assurer la discrétion de la coupable, que de l'initier séance tenante. Le portrait ci-dessous (peint de son vivant) témoigne de cette appartenance.
L'ouvrage de James William Mitchell (1800-1873), The history of freemasonry (accessible dans la bibliothèque digitale de l'Université du Michigan), contient en annexe a well authenticated account of the initiation and passing of the Hon. Mrs. Aldworth, the distinguished and only lady freemason. Mitchell estime que son initiation ne fait pas le moindre doute, et signale qu'il lui est même arrivé de présider sa Loge.
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