Les Emblèmes de la Maçonnerie :

Le Soleil

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Une des 16 chansons faisant partie de l'ensemble regroupé sous le titre les Emblèmes de la Maçonnerie dans certaines éditions du Recueil de Jerusalem, notamment celle que nous avons indicée C, où elle occupe la page 59, ainsi que dans la partie francophone du Free-mason's vocal assistant paru à Charleston en 1807 (p. 189).


  
 

 

LE SOLEIL.

Air : Vous, qui du vulgaire stupide.

Trois flambeaux brillent dans nos temples 
De l'éclat le plus radieux ; 
O Maçon ! quand tu les contemples, 
N'es-tu pas ravi dans les cieux ? 
Leur splendeur par-tout répandue, 
Rayonne à tes yeux enchantés.... 
Qu'est-ce qu'une Loge à ta vue ? 
C'est un olympe de clartés.

 

Mais, de cette triple lumière, 
Dont le ciel nous fit le présent, 
L'astre du jour est la première 
Qui luit sur notre firmament. 
Dans son période il renferme 
De nos desseins l'ordre et le cours ; 
Il ouvre nos travaux, les ferme ; 
Il commence et finit nos jours.

 

Quelle heure est-il ?.... O Sot vulgaire î 
Répons à cette question.... 
Mais des heures tu ne sais guère 
Ni l'importance, ni le nom. 
Tu végètes dans l'inertie, 
Tes desirs sont ta seule loi ; 
Les ténèbres couvrent ta vie,
Il est toujours minuit pour toi. 

On remarquera (couplet 1) la référence aux Trois Lumières de la Loge qui au XVIIIe sont traditionnellement (y compris dans la maçonnerie anglaise) le Soleil, la Lune et le Maître de la Loge (ce n'est que sous l'influence des Antients, à partir de 1751, que s'introduira la novation - qui prendra le dessus en Angleterre en 1813 et s'étendra au REAA - consistant à les rabaisser au rang de petites lumières pour désigner à leur place, comme Grandes Lumières, le Volume de la Loi Sacrée, l'équerre et le compas).

Je crois ... que notre histoire a besoin d'éclaircissements et de rappels. Par exemple, celui du virage pris à Londres au milieu du XVIIIe siècle, lorsqu'une seconde Grande Loge, rivale de la première, fut créée par des Irlandais. Ce sont eux qui introduirent la notion selon laquelle les Trois Grandes Lumières de la franc-maçonnerie seraient le Volume de la Loi Sacrée, l'Équerre et le Compas, alors que les plus anciennes instructions maçonniques connues, en anglais comme en français, attribuaient ce rôle à la lune, au soleil et au Maître de la loge. C'est alors aussi qu'un certain ton, plus voisin des églises que des chantiers, est apparu dans les rituels.

(Alain Bernheim, une certaine idée de la franc-maçonnerie, Dervy 2008, p. 410)

On remarquera également (couplet 3) la référence - dont, sauf erreur de notre part, c'est la première occurrence dans le chansonnier maçonnique - à la question rituelle Quelle heure est-il ? 

On trouve également (p. 485) cette chanson dans le chansonnier de Holtrop. En voici le début dans cet ouvrage, où l'on remarque quelques minimes variations :

Voir l'air.

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