Vive la Maçonnerie !
Cliquez ici (midi) ou ici (MP3) pour entendre l'air, emprunté au riche site La Révolution Française
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La BNF a mis en ligne, sur son site Gallica, une collection (20 n°s de 1910 à 1914) du (peu connu) périodique mensuel La Lumière maçonnique : revue mensuelle de la maçonnerie universelle, fondé en janvier 1910 pour pallier la disparition en 1909 de la Revue maçonnique (qui avait publié 344 n°s en 30 ans). Le gérant initial en fut le célèbre occultiste Oswald Wirth, qui fut considéré pendant un temps comme un maître à penser de la maçonnerie ; il poursuivit sa collaboration dans les années suivantes avec sa rubrique les arcanes du tarot. En 1914, le gérant devint Jules Kienlin.
Le prospectus ci-contre, datant de 1911, définit les objectifs de la revue. On peut y voir aussi que l'adresse de la revue était 61, rue de Chabrol à Paris, qui était le siège de la Librairie Commerciale de l'éditeur Aristide Quillet (1880-1955), lui-même maçon. L'implication de celui-ci apparaît également à la mention suivante dans le même prospectus :
Il est d'ailleurs également mentionné comme gérant pendant la période intermédiaire entre Wirth et Kienlin. |
Le n° 7-8 (juillet-août) de 1910 commence (dès la page de couverture donc) par la reproduction (images ci-dessous) de la chanson suivante, en mentionnant qu'elle est reprise de L'Univers Maçonnique de 1837 et que l'auteur en est G. Quillet.
Nous l'avons effectivement trouvée (aux colonnes 268-9) dans le n° 2 (qui date en fait de 1835 et non 1837) de cette revue.
Mais elle est en fait encore antérieure : elle figure en effet (pp. 156-9) à la Lyre maçonnique de 1811 (avec 13 couplets et non 7 comme ici : 6 des couplets originaux, sans doute considérés comme maçonniquement moins corrects, n'ont pas été repris, comme on le voit à la comparaison faite sur une autre page) et elle est bien l'oeuvre d'un Quillet (mais il s'agit de Pierre-Nicolas Quillet, la mention G. Quillet est donc erronée).
Mais pourquoi La Lumière maçonnique a-t-elle fait, un siècle plus tard, tant d'honneur à cette chanson, somme toute assez banale ? Aurait-elle été considérée comme particulièrement significative par les rédacteurs de la revue ? Ou plutôt faut-il voir là un hommage rendu par Aristide Quillet à un autre Quillet qui était peut-être l'un de ses lointains parents ?
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Vive la Maçonnerie ! Air : Nous n'avons qu'un temps à vivre. Vive la Maçonnerie !
De l'antique chevalerie Sous l'allégorique figure Si dans le monde on nous condamne
Le profane, dans son audace,
Le Maçon sacrifie aux Grâces,
Ose-t-on franchir toute épreuve,
Puissent sur les deux hémisphères, G. QUILLET. |
Voir ici sur l'air mentionné.