Vive la Maçonnerie !
Cliquez ici (midi) ou ici (MP3) pour entendre l'air, emprunté au riche site La Révolution Française
Ce cantique de Quillet (membre d'Isis), intitulé Vive la Maçonnerie !, figure (pp. 156-9) à la Lyre maçonnique de 1811, d'où proviennent les images ci-dessous.
La représentation de la maçonnerie (couplet 2 : Sous l'allégorique figure / Que nous offre chaque leçon, / Je vois la gaité d'Épicure / Et la morale de Platon) comme réunissant la gaité d'Épicure à la morale de Platon se trouvait déjà chez Fréron :
L'indulgente Nature
Unit dans un Maçon,
Le charmant Epicure,
Et le divin Platon.
Le couplet 12 évoque un thème de plus en plus fréquent à cette époque dans le chansonnier maçonnique, celui de la paix et de la fraternité universelles.
Le libera mentionné au dernier couplet est le Libera me du rituel funèbre catholique, auquel Quillet fait donc ici un pied de nez (anticipativement) très laïcard, sur lequel l'édition de 1835 ne manquera pas de faire l'impasse.
Voir ici sur l'air mentionné.
Quelques années plus tôt, un cantique sur le même air et avec les mêmes incipit et structure avait été proposé par Delalande, dans un style nettement plus sérieux.
|
Vive la Maçonnerie ! cantique Chanté dans la Respectable Loge d'Isis à l'Orient de Paris.
AIR : Nous n'avons qu'un temps à vivre.
Refrain Vive la Maçonnerie !
1
De l'antique Chevalerie 2 Sous l'allégorique figure 3 Si dans le monde on nous condamne 4
Le profane dans son audace 5 Soumettre le cœur d'une belle 6 Le Maçon sacrifie aux Grâces, 7 Si dans un Banquet un peu libre, 8 Qui craint les effets de la poudre 9 Sous l'effort du canon tout croule , 10
Ose-t-on franchir toute épreuve 11 Le vainqueur poursuit sa conquête, 12
Puissent, sur les deux hémisphères, 13 Quand de la Parque meurtrière
Par le Frère QUILLET, 2e Surveillant du Souverain Chapitre d'Isis. |
Ce cantique sera réimprimé en 1835 et, à partir de là, de nouveau en 1910.
Outre quelques modifications de détail (particulièrement le remplacement de Mes Amis par Chers Frères au refrain), ces deux rééditions (semblables entre elles) font l'impasse sur les couplets 5, 7 à 9, 11 et 13, peut-être considérés en 1835 comme maçonniquement moins corrects.
Le cantique sera encore repris (sans mention d'auteur) par Orcel aux pp. 96-98 de son recueil. Orcel repartira de la version originale de 1811, mais n'en reprendra pas tous les couplets, en modifiera l'ordre et en ajoutera deux, tout en en modifiant la teneur (il ne s'agit pas seulement de corrections de forme : par exemple, la référence à Epicure et Platon est balayée).
Le tableau ci-dessous compare les 3 versions.
Lyre 1811 Refrain Vive la Maçonnerie !
1
De l'antique Chevalerie 2 Sous l'allégorique figure 3 Si dans le monde on nous condamne 4
Le profane dans son audace 5 Soumettre le cœur d'une belle 6 Le Maçon sacrifie aux Grâces, 7 Si dans un Banquet un peu libre, 8 Qui craint les effets de la poudre 9 Sous l'effort du canon tout croule , 10
Ose-t-on franchir toute épreuve 11 Le vainqueur poursuit sa conquête, 12
Puissent, sur les deux hémisphères, 13 Quand de la Parque meurtrière |
Univers 1835
Vive la Maçonnerie !
De l'antique chevalerie
Sous l'allégorique figure
Si dans le monde on nous condamne
Le profane, dans son audace,
Le Maçon sacrifie aux Grâces,
Ose-t-on franchir toute épreuve,
Puissent sur les deux hémisphères,
|
Orcel
Vive la Maçonnerie !
1. Dans l'allégorique figure 2. Le vulgaire en vain nous reproche 3. Si le profane, en sa sottise,
5. Le Maçon sacrifie aux Grâces,
4. Que l'on parvienne, après l'épreuve, 6. (NOUVEAU) Dans nos banquets, où la décence 7. (NOUVEAU) Pour la gloire de la patrie 8. Quand de la parque meurtrière, |