Hymne au Grand Architecte

Nous avons trouvé ce feuillet (cote 16 Z 21, ancienne cote 13-26) dans le Fonds Gerschel des Archives de Strasbourg (nous remercions vivement les responsables de ces archives pour l'obligeance dont ils ont fait preuve en vue de nous en faciliter la consultation).

Cet hymne au Grand Architecte de l'Univers est d'un ton très religieux, mais sans oublier (cfr couplet 3) la référence à la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 (art. 1 : Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits), appuyée par une formule (il n'y a pas de différence du fils d'un pâtre au fils d'un roi) qui n'est pas sans rappeler celle (ici le berger et le prince sans distinction sont admis) d'une chanson du chansonnier de Gages.

Cette formulation imagée de l'idée d'égalité est une constante, qu'on trouvait déjà dans le Chant de l'Apprenti d'Anderson (peasant or king) et qu'on retrouvera plus tard chez Orcel (Tu fis égaux les bergers et les rois).

Il n'y a pas de mention d'air.

La seule indication de provenance que comporte ce document est le fait qu'il sort de l'imprimerie de la Veuve Silbermann à Strasbourg, ce qui nous indique qu'il doit dater des années 1823 à 1839.

     

Hymne

au G A de l'U

 

 

O toi, que l'univers adore, 
O toi, qui parles à tous nos sens,
Du peuple français qui t'implore,
Ecoute les tendres accens.
De tous les peuples de la terre 
Viens terminer les différends,
Nous t'en prions, ô notre père, 
Ne sommes-nous pas tes enfans ?

 

 

La liberté tient à notre être, 
C'est encore un de tes présens ; 
Nous ne voulons que toi pour maître,
Tous les autres sont des tyrans. 
Les lois que la sagesse inspire,
C'est d'être juste et bienfaisant ;
Qui mieux que toi peut nous instruire,
Puisque nous sommes tes enfans.

 

 

Quand nous recevons l'existence,
Nous naissons tous égaux en droits ; 
Il n'y a pas de différence 
Du fils d'un pâtre au fils d'un roi. 
Toutes les âmes sont sincères 
Autant qu'on ignore les rangs, 
Et pourquoi ne pas vivre en frères, 
Puisque nous sommes tes enfans.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Strasbourg, de l'imprimerie de Mme Ve Silbermann

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