Alessandri

 

Felice Alessandri (1742-1798) fut claveciniste, compositeur (presque exclusivement d'opéras), et chef d'orchestre.

Il mena une carrière très itinérante dans de nombreuses villes italiennes, mais aussi à Paris, Londres, Vienne, Saint-Pétersbourg et Berlin.

Des pièces de sa composition furent jouées (source : Constant Pierre, Histoire du Concert Spirituel 1725-1790, Paris, Société française de musicologie, 1975) au Concert Spirituel en 1777, 8, 9, 80 (et encore en 1789). Selon La Borde, elles y eurent beaucoup de succès. Wikipedia indique qu'il écrivit aussi pour le Concert des Amateurs, mais sans donner de référence. 

Dans l'ouvrage de Karlheinz Gerlach, Die Freimaurer im Alten Preußen 1738–1806, Die Logen in Berlin, on le trouve (p. 462) mentionné comme affilié en 1790 à la Loge Royale York de l’Amitié, sur proposition de Concialini

Voici ce qu'en dit Fétis dans son T. 1 :

ALESSANDRl (Felice), né à Rome en 1742, fut élevé dans les conservatoires de Naples. Il était fort jeune lorsqu'il se rendit à Turin, où il fut attaché pendant deux ans comme claveciniste et compositeur. Il vint ensuite à Paris, et y demeura quatre ans. Dans cet intervalle, il donna au concert spirituel quelques morceaux qui furent applaudis. De retour en Italie en 1767, il y écrivit l'opéra d'Ezio, pour Vérone, ensuite Il Matrimonio per concorso, dans la même année, à Vienne ; et au commencement de 1768, L'Argentino. Peu de temps après, ayant épousé une cantatrice nommée Guadagni, il partit avec elle pour Londres, où il donna, en 1769, La Moglie fedele, Il Re alla caccia. En 1773 il fut appelé à Dresde pour y composer L'Amore soldato. II alla ensuite à Pavie, où il écrivit Creso, en 1774. Rappelé à Londres, il y composa pendant l'année 1775 La Sposa persiana, La Novità, et, en société avec Sacchini, La Contadina in corte. De retour en Italie, il donna successivement Calliroe, à Milan, en 1778 ; Venere in Cipro, dans la même ville, au carnaval de 1779 ; Attalo, à Florence, en 1780 ; Il vecchio Geloso, à Milan, en 1781 ; Demofonte, à Padoue, en 1783 ; Il Marito geloso, à Livourne, en 1784 ; Artaserse, à Naples, en 1774 ; I Puntigli gelosi, à Palerme, en 1784 ; I due fratelli, à Cassel, en 1785 ; La Finta Principessa, à Ferrare, en 1786. Immédiatement après avoir écrit cet ouvrage, Alessandri partit pour la Russie, dans l'espoir d'être engagé comme compositeur de la cour ; mais il ne réussit point dans son dessein, et il fut obligé de donner à Pétersbourg des leçons de chant pour vivre. Il retourna en Italie vers la fin de 1788 et composa pour le théâtre de Vienne Pappa Mosca. L'année suivante il alla à Berlin, et eut le bonheur d'être nommé par le roi de Prusse second maître de chapelle, aux appointements de 3,000 thalers. Le succès éclatant qu'obtint son opéra Il ritorno d'Ulisse, en 1790, au grand théâtre de Berlin, sembla justifier cette faveur. La pièce qu'il fit représenter ensuite à Potsdam fut l'opéra-bouffe intitulé : La Compagnia d'opera in Nanchino, dont le sujet était une satire amère du personnel du théâtre royal en 1788, et des cabales qui s'y tramaient. Cet ouvrage lui fit beaucoup d'ennemis, qui se vengèrent en faisant siffler son Dario, représenté au grand théâtre de Berlin en 1791. Ils ne s'en tinrent point là. La critique berlinoise attaqua d'abord avec violence Filistri, auteur de libretti, et déchira ensuite la musique d'Alessandri. On fit ressortir la faiblesse d'invention de cette musique, la monotonie des récitatifs, la manière lâche et incorrecte qu'on remarque dans les chœurs, etc. Quant à ce qui se trouvait de bon dans cet opéra, on prétendit qu'Alessandri l'avait pillé dans les ouvrages des autres compositeurs. Ces attaques réitérées produisirent leur effet ; dans l'été de 1792, le roi retira au compositeur le poëme d'Alboin, qui lui avait été confié pour en faire la musique, et lui donna son congé, sans égard pour l'engagement qu'il avait contracté. Accablé de chagrin par sa disgrâce, Alessandri quitta Berlin dans le même temps ; on ignore ce qu'il est devenu depuis lors (NDLR : on sait qu'il rentra en Italie et qu'il composa encore pour Venise, Paris, Padoue et Modène). 

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