Julie Candeille
Amélie-Julie Candeille (1767-1834), pianiste, harpiste, femme de lettres, cantatrice, compositrice et comédienne, avait été initiée très tôt à la musique par son père Pierre-Joseph Candeille, et fut bientôt considérée comme une enfant prodige. A 7 ans, elle fut invitée à jouer du clavecin devant le Roi. Wikipedia la donne, dès 1781, comme membre de la prestigieuse Loge d'Adoption de la Candeur. C'est sous la réserve de la vérification de cette information que nous l'avons inscrite sur ce site. |
La Loge de la Candeur
On y joue la comédie de société et particulièrement l'opéra-comique. Faut-il voir là une explication de l'admission, à un âge aussi inhabituel, d'une roturière, mais particulièrement douée ? |
Cette admission semble en tout cas avoir favorisé sa carrière artistique : dès fin 1782, à l’Académie royale de Musique, elle tient le rôle titre dans l'Iphigénie en Aulide de Gluck ; sa carrière de cantatrice sera cependant limitée par le manque d'ampleur de sa voix.
Le 15 août 1783, elle se produit pour la première fois au Concert Spirituel dans un concerto de Clementi, le 8 décembre elle y interprète un concerto de Schobert. Le 20 mai de l'année suivante, c'est un concerto de sa composition qu'elle exécute, performance qu'elle rééditera le 1er novembre 1785.
Deux mois plus tôt, à la Comédie-Française, elle avait tenu le rôle d'Hermione dans l'Andromaque de Racine.
En 1786, au Concert Spirituel, elle tient la partie de pianoforte dans une symphonie concertante pour 4 instruments, ce que les Mémoires secrets commentèrent comme suit :
Le 8 décembre 1789, elle y donnait encore un de ses propres concertos pour piano, accompagnée au cor et à la flûte par Lebrun et Devienne.
Sympathisante des Lumières, elle tient en 1789 le rôle de la jeune esclave Mirza dans la pièce anti-esclavagiste (qui auparavant avait valu à son auteur une lettre de cachet) de son amie (et Soeur à la Candeur selon certaines sources) Olympe de Gouges.
Sa comédie (1792) dont elle écrivit le texte et la musique (qui a été réutilisée pour une chanson maçonnique en 1811), Catherine ou la Belle fermière, connut un très grand succès.
D'après un compte-rendu du site Annales historiques de la Révolution Française, elle aurait enseigné au pensionnat de jeunes filles fondé par Mme Campan à Saint-Germain-en-Laye. Dans son Essai sur les Félicités Humaines, ou Dictionnaire du Bonheur, dédié aux enfans de tous les âges, Julie exposa ses conceptions morales, pédagogiques et artistiques sous forme de dictionnaire.
On en trouve ici quelques partitions gratuites.
Les Goncourt l'évoquent comme suit dans La Société française pendant le Directoire (1855) : |