Lewis MERCY

En cliquant ici, vous entendrez le début de l'Allegro de la sonate VI en fa majeur pour flûte de son op. 1 (daté de 1718), interprétée par La Stagione Armonica (CD Tactus TC 691302)

 

Lewis MERCY (c. 1695 - c. 1750), interprète très prisé (son instrument était la flûte à bec) et compositeur (pour cet instrument et ensuite, quand son emploi se démoda, pour basson et pour flûte traversière) a vécu à Londres (au moins à partir de 1708) quoiqu'il fût d'origine française (Louis Mercy ?) ou italienne (Luigi Merci ?) selon les sources. Il a été au service du comte de Carnarvon, père de celui qui allait devenir en 1738 le Grand Maître de la maçonnerie anglaise.

Il est signalé en 1730 comme membre (et Vénérable) de la Loge londonienne n° 75 et en 1732 comme Maître de la Loge n° 98.

A défaut d'une (introuvable) image représentant Mercy, un petit clin d'oeil aux opératifs avec ce joueur de flûte à bec de l'église de Cerisy en Normandie (image du superbe site Instruments médiévaux).

Dans le remarquable ouvrage de Malcolm Davies, The masonic muse. Songs, music and musicians associated with Dutch freemasonry: 1730-1806, on peut lire (p. 40) qu'il aurait écrit la musique du Chant des Compagnons que les Constitutions d'Anderson ont publié sans partition, mais en spécifiant que la musique du Chant des Compagnons contenant plusieurs feuillets, étant trop importante pour être imprimée ici, la Loge à laquelle appartiennent les auteurs du chant et de la musique la fournira en manuscrit à toute Loge qui en exprimera le désir. Cette Loge pourrait donc être celle de Mercy à l'époque, la French Union Lodge n° 75, qui réunissait des Français de Londres (surtout huguenots), et qui, au fur et à mesure que certains de ses membres quittaient l'Angleterre pour d'autres pays, a joué un grand rôle dans l'expansion de la maçonnerie sur le continent ; mais qui a joué un grand rôle également dans l'histoire de la chanson maçonnique francophone : Davies est en effet arrivé à la conclusion que c'est dans cette Loge qu'ont été conçues les 4 premières chansons maçonniques en français.

Parmi ses membres figurent en effet Coustos (fondateur d'une des premières Loges françaises, Coustos-Villeroy), La Tierce, La Chapelle, et Thomas Lance (Surveillant), que W. McLeod a, dans un article publié en 1983 par Ars Quatuor Coronatorum (Vol. 95, pp. 117-119), identifié comme étant Lansa.

On sait aussi (même source) que la Loge se réunissait à l'hôtel du Duc de Lorraine (François Etienne, 1708-1765, duc de Lorraine, qui allait devenir successivement grand duc de Toscane, époux de Marie-Thérèse d'Autriche et empereur François Ier, avait été initié en 1731 à La Haye par une Loge de circonstance comprenant Désagulliers, John et Philip Stanhope ; cela constitue la première activité maçonnique certaine aux Pays-Bas).

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