Tous les dieux !

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Cette chanson figure aux pages 208-9 des Nouvelles chansons maçonniques de Bazot.

Le thème est une constante - qui se dessine déjà à la fin du siècle précédent - du chansonnier maçonnique du XIXe : la maçonnerie peut rassembler des tenants de diverses religions, sans poser sur celles-ci des jugements de valeur, ni admettre que l'une se prétende supérieure aux autres et veuille les exclure. 

Ce message de tolérance - on en voit ici un autre exemple, à la même époque mais en Belgique, où le conflit avec l'Eglise catholique est déjà, à ce moment, franchement déclaré - dont les maçons sont si fiers est précisément celui qui va leur valoir les foudres catholiques, puisque, comme l'écrira plus tard (en 1884) le pape Léon XIII dans Humanum genus, la grande erreur du temps présent ... consiste à reléguer au rang des choses indifférentes le souci de la religion, et à mettre sur le pied de l'égalité toutes les formes religieuses. Or, à lui seul, ce principe suffit à ruiner toutes les religions, et particulièrement la religion catholique, car, étant la seule véritable, elle ne peut, sans subir la dernière des injures et des injustices, tolérer que les autres religions lui soit égalées.

Voir l'air du Dieu des bonnes gens.

          
        

TOUS LES DIEUX !

 

Air du Dieu des bonnes gens.

 

 

Chacun son dieu, c'est de la conscience 
Le cri sacré, que nous répétons tous ; 
Et dans son Dieu quand on a confiance, 
C'est le Dieu bon qui doit régner sur nous. 
C'est pour le cœur la puissance suprême ; 
Elle est le charme et l'appui de nos jours ; 
Quand vient la mort, dans ce Dieu que l'on aime,
Nous cherchons un recours.     bis.

 
 

Considérons comme insensés les hommes 
Qui voudraient bien leur Dieu nous imposer ; 
Il est encor, dans le siècle où nous sommes, 
De tristes gens qui sont prêts à l'oser. 
Pardonnons-leur cette insigne folie ; 
Peut-on aimer le Dieu de ces tyrans ? 
Un noble cœur à la force ne plie : 
Point de Dieu des méchans.     bis.

 
 

Les Francs-Maçons, grâce à leur tolérance, 
Ont rassemblé tous les cultes divers. 
Ils ont admis de tout Dieu l'excellence, 
Hors le Dieu seul qu'adorent les pervers. 
Quel est leur but ? De nous rendre tous frères, 
D'aimer les dieux créateurs des vertus. 
A tous ces dieux offrant leurs cœurs sincères, 
Ils en sont les élus !      bis. 

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