Les bienfaits de l'amitié

Cette chanson sans titre figure aux pp. 24-26 de l'annuaire 1810 de la Clémente Amitié.

Comme pour la précédente (p. 22) et la suivante (p. 26), le signataire est le Frère Colincamps fils.

Nous ne connaissons pas d'autre édition de ce texte.

Aimable Chaulieu, Lafare,
O vous, convives joyeux,
Doux émules de Pindare,
Vous imiter sont nos vœux.

Qui sont donc cet aimable Chaulieu et ce Lafare mentionnés au couplet 3 ?

On ne rencontre ni Chaulieu ni Lafare au tableau de la loge ; par contre, c'est précisément en cette même année 1810 que paraissait chez Mame, avec grand succès, une des nombreuses éditions de l'ouvrage Poésies de Chaulieu et du marquis de la Fare ; il faut voir là l'origine de la référence à ces doux émules de Pindare que souhaiterait imiter Colincamps.

Le dernier couplet reprend un thème classique : l'auteur compte sur la complaisance fraternelle de son public pour solliciter son indulgence.

                            
                                                                                                

Quand l’amitié nous rassemble
Frères, chantons ses bienfaits.
Que le plaisir d'être ensemble
Brille dans tous nos couplets.
Peu de frais,
Point d’apprêts,
De la gaîté sans licence,
Telle est, Frères, l'ordonnance
De nos paisibles banquets.

 

Loin de l'œil de tout profane
Ici nous sommes unis,
EL si quelqu’un nous condamne,
N'en restons pas moins amis.
Pouvons-nous
Plaire à tous ?
La chose n'est pas faisable ;
Celui qui n'est pas blâmable
Doit laisser parler les foux.

 

Aimable Chaulieu, Lafare,
O vous, convives joyeux,
Doux émules de Pindare,
Vous imiter sont nos vœux.
Le chagrin
Ne vaut rien
A l’entour de cette table,
Auprès d'une Sœur aimable,
Chassons-le jusqu’à demain.

 

Si, joints par l'amitié tendre,
L'Amour, discret compagnon,
Près de sa Sœur veut se rendre,
Dites, le renverra-t-on ?
Le vaurien
Pourrait bien,
Ebloui par la lumière,
Prendre quelqu’un-pour sa mère,
Mais la Sœur n'y perdrait rien.

 

L'auteur sur votre indulgence
A fondé tout son succès ;
Mes Frères, par complaisance,
Pardonnez à ses essais ;
Il se meurt
De frayeur ;
Ce serait trahison noire,
Pouvant bien manger, bien boire,
De mordre un si maigre auteur.

 

Par le Frère COLINCAMPS fils, Maître de la Loge de la Clémente Amitié.

Retour à l'annuaire 1810 de la Clémente Amitié :

Retour au sommaire du Chansonnier :