CANTIQUE Maçonnique

pour la Fête du Très Cher Frère Richard

 En cliquant ici, vous entendrez le fichier de la partition de la romance de Florine, séquencé par Christophe D.

Ce Cantique maçonnique pour la Fête du Très Cher Frère Richard figure, sans mention d'air, aux pages 34-35 de l'annuaire 1810 de la Clémente Amitié.

Le Frère RICHARD ici fêté est le Vénérable (qui est aussi l'auteur de la première chanson du recueil, p. 12).

Le thème du retour (en maçonnerie) de l'Age d'Or est récurrent dans le chansonnier maçonnique du XVIIIe et du début du XIXe.

Le dernier couplet définit la loge comme un lieu consacré à la philanthropie, où la liberté sans licence permet une gaîté décente.

Le signataire, le Frère Laplanche, est mentionné au Tableau comme étudiant en droit. Il s'agit sans doute de Jean-Marie-Louis-Lazare Laplanche, désigné par Bossu ici comme né à Conches vers 1775, licencié, membre de la Clémente Amitié en 1809 et ici comme étudiant en droit porté comme décédé à la colonne funèbre de la Clémente Amitié.

Le signataire n'est pas toujours l'auteur !

Il nous semble quelque peu abusif, de la part du Frère Laplanche, de s'être attribué ce texte : il était en effet déjà paru en 1782, sous la signature de M. de la Chabeaussière (il s'agit vraisemblablement de l'homme de lettres Ange-Étienne-Xavier Poisson de La Chabeaussière, 1752-1820), dans un des nombreux almanachs de l'époque, le recueil (profane) Étrennes lyriques, anacréontiques, pour l'année 1782. Le texte y figure sous le titre l'Age d'Or, couplets faits à Meslai-le-Vidame (Meslay-le-Vidame est une commune voisine de Chartres).

L'air mentionné à cette version originale de 1782 est celui de la romance de Florine.

Laplanche a recopié ce texte en se contentant de remplacer aux vers 5-6 

Meslai s’est offert à mes yeux, Séjour que la vertu décore 

par 

Ces climats s’offrent à mes yeux, Séjour que la beauté décore.

Ces climats suggèrent une loge d'Adoption, ce que tendrait à confirmer l'affirmation que c'est la beauté qui décore ce séjour.

Rien ne confirme - bien que sa teneur incite à le penser - que le texte original ait eu le caractère maçonnique que lui prête Richard ; nous n'avons rien trouvé qui indiquât que La Chabeaussière ait ou non été maçon, mais on sait par contre que Jérôme-Pélagie Masson de Meslay ( 1742- 1798), le seigneur de Meslay-le-Vidame (chez qui étaient régulièrement organisées des réunions musicales auxquelles ont participé de nombreux maçons, ce qui ne rend pas invraisemblable l'hypothèse de Tenues maçonniques concomitantes), l'était bien.


  

CANTIQUE Maçonnique

Pour la Fête du Très Cher Frère Richard.

J'avais toujours de l’Age d'Or
Regretté les douces chimères ;
Mais au retour de ce trésor
Mon esprit ne croyait plus guère :
Ces climats s’offrent à mes yeux,
Séjour que la beauté décore ;
Eden revit en ces beaux lieux,
A l'Age d'Or je crois encore.

Ici j’ai vu l’humanité
Sécher les pleurs de l’indigence,
El la richesse, sans fierté, 
Dans les mains de la bienfaisance ; 
J’ai vu l’aimable liberté,
Mais sans y craindre la licence,
Et le souris de la gaité
Sur les lèvres de la décence.

Par le Frère LAPLANCHE, Maître de la Loge de la Clémente Amitié.

 

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