Hymne édénique ou d'Adoption

 

Les pages ci-dessous, signées Quantin, sont les pages 213 et 214 du Dictionnaire Maçonnique de Quentin.

Le procédé consistant à utiliser les mots l'amitié fraternelle en fin de chaque couplet avait déjà été utilisé par Delorme ainsi que par Voyard, dans deux chansons voisines intitulées toutes deux L'amitié fraternelle.

On retrouvera cette chanson en 1836 (colonnes 733-4) dans le n° 4 de L'Univers maçonnique, qui l'attribue à Quentin. 

    

HYMNE ÉDÉNIQUE OU D'ADOPTION.

Air des caresses.

Votre culte mystérieux 
Bien digne du grand architecte, 
D'un jour plus pur frappa mes yeux 
Dans ce temple que je respecte. 
Je vous dois, sages Francs-Maçons, 
Une félicité nouvelle ; 
Je vais, forte de vos leçons,
Chanter l'amitié fraternelle.

Rose qui brillait le matin 
Sur sa tige, le soir expire ; 
L'amour, d'un si cruel destin 
N'a point affranchi son empire. 
Mais il existe un sentiment 
Qui dure comme l'immortelle ; 
Il embellit ce lieu charmant 
Et c'est l'amitié fraternelle.

Rois, ne soyez point étrangers 
Au sentiment que je préfère ; 
Dans le plus humble des bergers, 
Dieu veut que vous voyiez un frère. 
Sur le chaume, sur le palais, 
Veille sa bonté paternelle ; 
Laissez dans vos cœurs à jamais 
Régner l'amitié fraternelle.

Dans l'histoire des premiers temps,
On verra qu'Adam, notre père,
Parmi ses fortunés enfans
Forma plus d'un hymen prospère. 
Mortels, ce n'est point par l'amour 
Que le monde se renouvelle ;
Rendez, si vous voyez le jour, 
Grâce à l'amitié fraternelle.

Cinq fois salut, jardins charmans
 Où brille la pure lumière !
 Puissent ses rayons bienfaisans
S'étendre sur la terre entière !
Brisant les chaînes de l'erreur,
Au sein d'une paix éternelle,
Puissent tous les peuples en chœur,
Chanter l'amitié fraternelle !

J. Quantin.

Nous n'avons pas encore pu retrouver l'air mentionné (celui des caresses), dont nous savons cependant qu'il est de Favart. Serait-ce celui de cette chanson de Favart, dont la source nous dit qu'il se chante sur Avec vous sous le même toit (qui est le n° 54 de la Clé du Caveau), air qui pourtant provient de Fanchon la vielleuse et est donc postérieur ?

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