Eloge de la Paix

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Ce cantique Eloge de la Paix est l'avant-dernier (il figure aux pages 171-4) du recueil édité en 1788 par le Frère de Saint-Aubin sous le titre les Oracles de la Vérité.

Commme la plupart des cantiques de ce recueil, il est l'oeuvre de Jean-Nicolas Chuppin de Germigny, à ce moment (1781) Orateur des Coeurs Simples de l'Etoile Polaire (C. S. de L* P.)

Voir ici sur l'air du Serin qui te fait envie et ici sur l'air Avec les jeux dans le Village.

Amathonte était une ville chypriote qui abritait un temple d'Aphrodite.

La Déesse Reine du monde à laquelle il est finalement rendu hommage semble bien être Astrée.

       
     
  

CANTIQUE

 

Offert à la Respectable Loge des C. S. de L* P., par le Frère  Ch., Orateur, en 1781.

 

ÉLOGE DE LA PAIX.

 

Air : Avec les jeux dans le Village, ou du Serin qui te fait envie.

 

 

Un torrent menace la plaine ; 
Que vois-je ? Il calme ses fureurs ! 
Quelle Divinité l'enchaîne ! 
Il respecte l'émail des fleurs ; 
Son onde transparente & pure 
Serpente parmi les roseaux ;
Son agréable & doux murmure 
Se mêle au doux chant des oiseaux.

 

 

Le Zéphyr avec complaisance
Se promène, admire et jouit ;
Bientôt soumise à sa puissance,
Cette rose s'épanouit.
Pour former un toit de verdure 
L'accacia s'unit à l'ormeau ; 
De concert avec la Nature,
L'olivier se couvre en berceau.

 

 

Je vois dans ce séjour paisible
Un Temple dont la majesté 
Inspire au cœur le moins sensible
Le respect & l'aménité !
Quelle Déité bienfaisante 
Habite ce lieu plein d'attraits ?
A ce calme heureux qui m'enchante, 
Je reconnais l'aimable Paix.

 

 

La Jalousie, au regard sombre,
Evite ce charmant séjour ;
Ses traits sont aiguisés dans l'ombre,
Et la Paix aime le grand jour. 
La Vertu garde son enceinte,
Eclaire, ennoblit ses projets ;
L'orgueil, les mépris, la contrainte,
Près d'elle n'habitent jamais.

 

 

O vous que ce discours enflâme,
Maçons, secondez mes efforts ! 
Détruisons ce tyran de l'âme, 
L'injuste Haine & ses transports. 
Qu'en ce jour notre âme s'épure 
Du poison de la Vanité; 
Oublions à jamais l'injure, 
Fuyons toute animosité.

 

 

Et vous des sens fatale ivresse, 
Volage Amour, tyran des cœurs ! 
De votre flâme enchanteresse 
Vous m'offrez en vain les douceurs ; 
Fuyez, Dieu cruel d'Amathonte, 
L'Amitié, voilà mes desirs ! 
Je ne puis craindre que la honte 
Vienne empoisonner mes plaisirs.

 

 

Cette vie est un court passage 
Dont tout Mortel doit compte aux Dieux ;
Faisons du tems un bon usage, 
Travaillons à nous rendre heureux. 
Souvent la Fortune inconstante 
Semble promettre le bonheur ; 
Séduit, trompé dans notre attente,
Nous ignorons la paix du cœur.

 

 

Se soumettre, enchaîner le vice, 
Chérir les moeurs, l'égalité, 
Aux malheureux être propice, 
Humble dans la prospérité, 
Voilà les loix que la Déesse, 
Par ma voix, dicte à ses Sujets ; 
Aimer, rechercher la Sagesse, 
Voilà son but & ses projets.

 

 

Reçois mes vœux, Reine du monde
Daigne protéger nos plaisirs ; 
Oui, sur toi notre espoir se fonde, 
Tu vas seconder nos desirs ; 
Tu viens habiter nos asyles, 
La bienfaisance suit tes pas ; 
Nous passerons des jours tranquilles, 
Et tout languit où tu n'es pas.

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