Compliment que je fis en Loge après ma réception

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Cette chanson est la première des 3 chansons de la Franche-Maçonnerie figurant (pp. 52-4) au recueil (1750) de Pièces nouvelles annexé à la comédie L'Antiquaire de l'abbé Joseph de La Porte. 

C'est en fait la toute première édition d'une chanson que, chaque fois avec la même référence d'air, on retrouvera au recueil de Sophonople (sous le titre Compliment fait en Loge par le Frère ... après sa Réception) et à la Lire maçonne (sous le titre Palinodie) dès l'édition 1763.

Elle nous apprend que le Frère X désigné par Sophonople pourrait bien être notre abbé de La Porte.

Il ne semblerait d'ailleurs guère surprenant que l'abbé de La Porte, si c'est bien de lui qu'il s'agit, ait entrepris  de célébrer son admission par une chanson de son cru, comme l'avait fait en 1743 Fréron (dont il fut un collaborateur jusqu'à ce qu'il se dispute avec lui).


     

chansons 

de la 

Franche-Maçonnerie

 

 

Compliment

Que je fis en Loge après ma réception.

 

 

Air : Non, toujours dire, non.

 

 

OUi, c'est en ce moment
Que justement
Je me blâme ;
Mais je lis mon pardon
Sur votre front.

 

Jusqu'à présent
J'avais cru follement,
Sans ce noeud charmant,
Du solide bonheur
Goûter la douceur :
Mais il n'est plus de nuit,
Et la lumière luit
Dans mon âme.
Dieux ! quelle vive ardeur
Saisit mon coeur,
Et l'enflamme !
Feu sacré, feu divin,
Embrasse à jamais mon sein.
Vien, vien,
Toi, par qui !e Ciel couronne
Le désir qu'il nous donne
De jouir constament du vrai bien,
Vien, vien,
Tendre amitié, n'abandonne
Jamais
Les plus parfaits
Des vrais amis que tu fais.
La Sagesse, & la Raison
Dans le coeur d'un Maçon,
Etablissent leur Trône :
Oui,
C'est aujourd'hui
Que je veux
Leur consacrer mes voeux ;
C'est tout mon soin ;
Loin
De notre auguste mystère,
Curieux téméraire,
Tu n'en seras jamais le témoin :
Loin, loin,
Va, fuis, prophane vulgaire,
Les Dieux
Font de ces lieux, 
Pour nous seuls, de nouveaux cieux.

 

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