3 chansons maçonniques (par l'abbé de la Porte ?)

Un ensemble intitulé Recueil de poësies nouvelles, publié (censément) à Londres en 1751, se compose de 2 volumes, datés respectivement de 1751 et 1750 :
  • L'Antiquaire, comédie en 3 actes (ci-contre à gauche)
  • un recueil de Pièces nouvelles (ci-contre à droite), souvent très galantes ; l'année mentionnée est 1750.

La BNF donne de L'Antiquaire la description suivante :

Attribué à tort à Adrien-Joseph Valois d'Orville par C. Davillier dans son éd. du texte, 1870 ; en réalité, par l'abbé Joseph de La Porte, d'après Barbier. - L'adresse de Londres est fausse ; impr. en France, vraisemblablement à Paris, d'après le matériel typogr. - En vers.

Il s'agit, selon la Bibliotheque du théatre françois, d'une comédie en trois actes, en vers, & un Prologue, sans rôle de femme, représentée en 1750 dans un des Collèges de l'Université, & imprimée sans l'aveu de l'Auteur.

Cet auteur, l'abbé Joseph de La Porte (1714-1779) est un prolifique critique littéraire, poète et dramaturge. Jésuite, il commença comme collaborateur de l'abbé Fréron à l'Année littéraire, mais se brouilla bientôt avec lui et publia dès 1758 son rival, l'Observateur littéraire. On peut lire de lui, dans le Chansonnier français de 1814, un amusant Vaudeville inédit fait en 1778.

Le recueil de Pièces nouvelles qui constitue la deuxième partie se termine (pages non numérotées) par une chanson pour servir d'Epilogue à la Comédie de l'Antiquaire. 

Il semble donc y avoir une certaine probabilité que les deux fascicules aient le même auteur, i. e. l'abbé de la Porte.

Or, le recueil de Pièces nouvelles contient notamment (pp. 52-5) 3 chansons de la Franche-Maçonnerie.

Les deux premières de ces 3 chansons sont intitulées :

et la troisième (d'incipit Enfin d'une cruelle guerre) est dépourvue de titre.

Nous avons pu établir que les deux premières sont en fait les éditions les plus anciennes - à notre connaissance - de deux chansons qui figureront plus tard (respectivement pp. 22 et 129) au recueil de Sophonople de 1757.

Si, comme on a des raisons de le supposer, il est bien l'auteur de ces trois chansons, l'abbé de la Porte aurait-il donc été maçon ? Nous n'avons trouvé aucune mention d'une telle appartenance, mais on sait que les informations à ce sujet sont très lacunaires pour la première moitié du XVIIIe, qui est l'époque où Fréron lui-même est entré en Loge ... et où son collaborateur pourrait peut-être l'avoir imité (mais avec plus de discrétion) ?

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