Retour d'exil
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Ce cantique provient des pages 126 à 128 du recueil édité par Desveux en 1804.
Comme pour les autres Cantiques et Couplets des pages 100 à 128 de ce recueil, Desveux mentionne (erronément) qu'il a été chanté à la Loge de l'Aménité à l'Orient de Philadelphie.
Le titre indique pourtant qu'il a été chanté à Paris mais, comme le montrent les deux premières lignes, c'était bien pour célébrer le retour en France, en 1802, d'un membre de l'Aménité, qui en avait même été le Vénérable, Joseph Delagrange (1769-1844).
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La Loge de la Vraie Réunion, où il se présentait en visiteur, était certainement une Loge très huppée. On trouve en effet en 1835, dans le n° 2 de L'Univers maçonnique (colonnes 304-315) la reproduction du procès-verbal (partiellement rédigé en vers) d'une Fête d'Adoption y tenue en 1803, dont on peut lire qu'elle fut honorée de la présence de tout ce que Paris renfermait alors d'hommes remarquables dans toutes les positions sociales et que cette fête à jamais célèbre fut d'autant plus brillante que les femmes les plus distinguées en rang, beauté et talens l'embellirent de leur présence. Il n'était pas rare à l'époque que les fêtes organisées par les Loges (particulièrement celles qui se targuaient d'être écossaises) se transforment ainsi en événements mondains. Cette Loge n'aurait été active que pendant une dizaine d'années à partir de 1802. |
Voici ce que dit de La Grange (p. 373) Louis Amiable dans son ouvrage Une loge maçonnique d'avant 1789, la loge des Neuf Soeurs :
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Dans ces couplets, Lagrange dit la joie que, malgré la cruauté du dépaysement, il a éprouvée en constatant que les principes maçonniques étaient assez universels pour s'appliquer pareillement (c'est ici tout comme chez nous) des deux côtés de l'Atlantique, en matière par exemple de philanthropie, de civisme, d'amitié entre gens de partis différents, de goût pour les arts, d'accueil tant des visiteurs que des Soeurs.
La seule différence qu'il trouve est finalement (cfr couplet 8 et dernier) dans les mérites des Vénérables respectifs, ce qui lui est l'occasion de faire une exhibition de fausse modestie en postulant que les siens sont moindres.
Il n'a cependant pas manqué d'évoquer (couplet 3) ce qui est son plus grand titre de gloire : l'hommage rendu en 1800 à Washington par l'Aménité, au moment où il en était Vénérable.
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Le Permesse (cfr couplet 5) est une rivière qui arrose la demeure des Muses, et qui leur est consacrée : les Soeurs du Permesse sont donc les Muses.
Idalie est une ville de Chypre et Reine d'Idalie (cfr couplet 6) est une expression poétique pour désigner Vénus.
Voir ici sur l'air Lorsque dans une tour obscure.
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COUPLETS ADRESSÉS A LA Respectable Loge LA VRAIE RÉUNION, à l'Orient de Paris. Par le Respectable Frère J. De la Grange. Air du Prisonnier. Lorsque dans une tour.
1 Lorsque
la voix de la Patrie
2 Chez nous
la tendre bienfaisance
3 Pour les lois et pour leurs
organes (*) Le Respectable Frère George Washington.
4 Abjurant
leur antipathie,
5 De
chez nous l'aimable sagesse
6 L'aimable reine d'Idalie,
7 Quand, bravant les
sombres tempêtes,
8 être envers
moi trop indulgente |
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