Cantique

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Ce cantique (dont le style nous semble plutôt XVIIIe), qui semble s'adresser à Astrée et qui se termine (cfr les vers mis en évidence par les italiques) par un hommage à l'Egalité (précédant la traditionnelle invitation à boire), provient des pages 14 à 17 du recueil édité par Desveux en 1804.

On notera (cfr 3e vers) la référence à la voûte étoilée.

Qui est le tendre Frère Baudeau mentionné au 2e couplet ? Il ne nous semble pas exclu que ce soit l'abbé Nicolas Baudeau (1730-1792), économiste et physiocrate, qui fut membre, et député au Grand Orient, des Coeurs Simples de l'Etoile Polaire, homme d'affaires du Duc de Chartres et défenseur du droit des pauvres.

Voir sur l'air du vaudeville de Figaro.

  

          

CANTIQUE

 

Sur l'Air : Du Vaudeville de Figaro.

 

Quoi ! de la Terre exilée 
Tu revoles vers Ies Cieux ! 
Cette voûte est étoilée, 
D'ici tu peux voir les Dieux ; 
Par les Maçons rappelée, 
Habite avec les mortels ; 
Ils t'élèvent des autels. 

 

O Vertu ! sois moins sévère,
Tu dois te plaire avec nous : 
Ah ! pourquoi quitter la terre 
Lorsque ton règne est si doux ! 
Vois Baudeau ! ce tendre Frère ! 
Te présenter en ce jour 
Un gage de son amour.

 

Tu le sçais, ce Temple auguste 
Par ses soins est élevé, 
En retour, n'est-il pas juste 
Qu'il soit par toi conservé ?
En voyant ici ton Buste 
Tu devines ses projets ?
Reine ... il t'offre des Sujets.

 

Tu fais briller ta lumière : 
Oui, c'est elle que je vois ! 
Tu te rends à ma prière, 
Pardonne à ma foible voix ; 
Tu viens m'ouvrir la barrière, 
Et j'ose m'y présenter ; 
C'est toi que je veux chanter.

 

Riches ! souvent l'opulence 
Vient multiplier vos torts !
La fortune vous élance 
Dans le cercle des remords ; 
Recherchez notre présence, 
La vertu pleine d'appas 
Viendra diriger vos pas.

 

La vérité, la justice, 
Compagnes de la vertu, 
La font triompher du vice, 
Il est bientôt abattu ; 
Ce qu'on donne en sacrifice, 
Voluptés, honteux désirs, 
Ne valent pas nos plaisirs.

 

La vérité vient près d'elle
Au vice offrir son miroir,
Dans cette glace fidelle 
L'Hypocrite va se voir ;
A cet aspect il chancelle, 
Recule, et saisi d'horreur 
Il brise un masque trompeur.

 

Un jour pur et sans nuage 
Pénètre au fond de son cœur, 
La justice l'encourage, 
La vertu fait son bonheur : 
Vertu ! c'est là ton ouvrage,
Et tu comptes tes bienfaits 
Par les heureux que tu fais.

 

Au retour de chaque année 
Voyons le sage Chinois 
Consacrer une journée
A chanter tes douces Lois ;
De fleurs une table ornée 
Voit autour d'elle à la fois 
Et les Bergers et les Rois.

 

Nous avons suivi la trace 
De ces Héros vertueux ;
A tous les Grands sans audace 
Nous osons dire comme eux : 
lci la vertu nous place ; 
Dans ce séjour de Repos,
Grands et Petits sont égaux.

 

INVITATION.

 

En l'honneur de nos mystères
Armons-nous d'un rouge bord ;
C'est pour la Vertu, mes Frères,
Nous devons être d'accord ;
Par trois élevons nos verres, 
Par trois signaux répétons :
Parfait feu pour les Maçons,
Feu, bon feu pour les Frères.

Les images de cette page proviennent de l'édition du recueil détenue, sous la cote Bibliothèque municipale de Lyon SJ R 335/30.4, par la Bibliothèque municipale de Lyon, laquelle nous a obligeamment autorisé à faire usage sur ce site des clichés (crédit photographique Bibliothèque municipale de Lyon, Didier Nicole) qu'elle nous en a fournis, clichés que nous avons adaptés pour les mettre aux normes du présent site.

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