à la Saint-Jean d'Eté 5810 du GOdF :
le mariage de l'Empereur
Ce feuillet (Notice FRBNF30717441) de 4 pages (dont une vierge), catalogué à la BNF sous la cote 4-YE PIECE-852, est un des deux dont nous disposions qui soient relatifs à la partie musicale de l'édition 1810 de la Fête de l'Ordre couplée en juin à la célébration de la Saint-Jean d'Eté.
Il ne s'agit en fait pas d'une cantate maçonnique, mais d'une cantate profane exécutée à l'occasion d'une réunion maçonnique, ce qui explique sans doute qu'elle ait été imprimée séparément du feuillet habituel après avoir été rajoutée au programme initial. Cette hypothèse est confirmée par Kloss, qui mentionne cette même pièce (ainsi que l'autre) sous le n° 4207 (p. 315) en complétant par Circulaire du Gr. Or. de Fr., du 7. 7. 5810, concernant la rectification dans l'arrangement des Cantates et autres pièces dans le tracé des travaux du 25 Juin (nous ne disposons pas de cette pièce, mais son titre montre bien qu'il y avait effectivement eu changment de programme).
On en trouve la partition complète (43 pages manuscrites) à cette page du catalogue de la BNF qui présente (mêmes auteurs, même incipit) l'oeuvre comme une cantate (avec choeurs et orchestre) En L'honneur du mariage de leurs Majestés Impériales & Royales Napoléon 1er & Marie Louise d'Autriche.
Cette destination initiale (le mariage avait été célébré en avril) nour permet de mieux comprendre le sens de la cantate : L'Europe entière est en proie à la guerre quand Mars y met un terme pour épouser la Paix ; la parabole est transparente : le mariage de Napoléon (c'est bien lui, Mars le dieu de la guerre) et de Marie-Louise (c'est bien elle, la vierge qui apporte la paix dans sa corbeille de mariage) garantit définitivement la paix tant espérée. En ajoutant cette cantate au programme de la fête (qui pourtant comprenait déjà 2 pièces musicales en l'honneur du mariage), le Grand Orient n'allait pas manquer de souligner, en présence de Cambacérès, que cette oeuvre propre à flatter le pouvoir était due à deux de ses membres.
L'auteur des paroles, Lagarde, nous est déjà connu comme l'auteur du texte de la Saint-Jean d'Hiver 1808.
L'utilisation du mot Frère pour qualifier le compositeur H. Berton nous apparaît comme authentifiant l'appartenance maçonnique d'Henri-Montan Berton.
Fort connus à cette période, les interprètes Bertin, Batiste et Fasquiel sont parmi les chanteurs les plus habituels des grandes festivités maçonniques de l'époque.
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Cantate.
Paroles du Frère Lagarde ; musique du Frère H. Berton ; exécutée au Grand-Orient, le 25e jour du 4e mois de l'an de la Vraie Lumière 5810, jour de la fête de l'Ordre, EN PRéSENCE DU sÉrÉNissiME graND-MAITRE, LE PRINCE ARCHICHANCELIER.
RéCITATIF, Chanté par le Frère Bertin. Dans tes cités, malheureuse Ibérie !
AIR. Chanté par le Frère Bertin. Bientôt de nouveaux cris
de guerre
AIR. Chanté par le Frère Bertin. Resplendissant de gloire et de puissance,
RÉCITATIF, Chanté par le Frère Batiste. Un calme heureux succède au bruit des
armes ;
AIR, Chanté par les Frères Batiste et Fasquiel. Au sein d'un nuage tranquille,
CHOEUR Chanté par les Frères Bertin, Batiste et Fasquiel. Jour de bonheur ! jour d'espérance !
PRIÈRE Chantée par les mêmes. Eternelle et divine Essence, |
image empruntée à une page de l'agence photo de la Réunion des musées nationaux. |
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