Le bon Samaritain (Chatelain, version 1823)
Cliquez ici pour entendre la ligne mélodique (partie vocale, sans l'accompagnement) de l'air, séquencée par Christophe D.
Ce cantique (chanté en fin 1823 à la Loge des Artistes et dédié à son Vénérable Cuvelier de Trie) reprend le thème de la célèbre parabole évangélique éponyme. Il a été mis en ligne par la BNF.
Il est l'oeuvre de deux maçons fort jeunes (22 ans tous les deux, puisque nés en 1801) : Chatelain pour le texte et Guillion pour la musique. Ce n'est qu'une de leurs nombreuses collaborations, ce sont d'ailleurs d'excellents amis.
12 ans plus tard, Chatelain confiera le même texte à un autre compositeur.
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Le texte du cantique manifeste déjà ce qui deviendra une des caractéristiques de Chatelain : la détestation pour l'hypocrisie et le pharisaïsme. A cette époque, on verra souvent les maçons exprimer une profonde religiosité tout en soutenant que la maçonnerie est plus fidèle que l’Église au message évangélique : cette idée est déjà ici en filigrane.
LE BON SAMARITAIN.
CANTIQUE MAÇONNIQUE,
chanté à la fête d'ordre de la Loge des Artistes
Orient de Paris le 30 décembre 1823 (Ere Vulgaire)
Paroles du Frère J. F. Chatelain
Musique du Frère Albert Guillion
dédié au Vénérable d'honneur Cuvelier de Trie, chevalier de la légion d'honneur.
En passant, un prêtre, un lévite,
S'éloignent d'un pauvre mourant ;
De Samarie un prosélyte
Le ranime en le secourant.
Seul, dans les trois, de la souffrance
Il se montre le vrai prochain.
Gloire au mortel que bénit l'indigence !
Honneur au bon Samaritain !
Du bon pasteur
de l'Évangile
Telle est l'admirable leçon ;
Chaque jour, la suivre, docile,
Est le devoir du franc-maçon.
Jésus louait la bienfaisance ;
Du maçon le cœur est humain.
Gloire au mortel que bénit l'indigence !
Honneur au bon Samaritain !
Certain lévite recommande
Le précepte d'un ton divin ;
Mais il refuse son offrande
Au moribond sur un chemin.
Sa redoutable intolérance
Damne sans pitié le prochain.
Gloire au mortel que bénit l'indigence !
Honneur au bon Samaritain !
Le culte de la tolérance
Est le principe de tout bien,
Et celui de la bienfaisance
Des maçons forme le lien.
Si le Pharisien s'en offense,
Répétons-lui notre refrain :
Gloire au mortel que bénit l'indigence !
Honneur au bon Samaritain !