Le bon Samaritain (Chatelain, version 1835)

 

Nous avons trouvé ce cantique à la p. 284 du recueil du Tome premier (première année, 1839) du périodique maçonnique Le Globe.

Son texte n'est pas nouveau : Chatelain l'avait déjà fait mettre en musique en 1823 par son ami Guillion.

Cette nouvelle mise en musique date en fait de 1835 ; on lit en effet au fichier Bossu qu'elle  aurait été chantée le 14.1.1835 par le Frère Delparte (comme on le voit ici, il ne s'agit que d'un lapsus calami pour Delsarte) sur une musique du Frère Gambaro (s'agirait-il du Nicolas Antoine Auguste Gambaro, pianiste, musicien distingué, compositeur-éditeur, dont le décès à l'âge de 42 ans est annoncé par le Ménestrel en 1852 et qu'on trouve mentionné à cette page ?). L'article de Franck Waille, François Delsarte, un catholique atypique du XIXe siècle - De Thomas d’Aquin et de l’hermétisme au travail expressif, signale (cfr paragraphe 37) que Delsarte chanta son cantique le 14 janvier 1835.

La musique est-elle donc de Gambaro, comme l'écrit Bossu, ou de Delsarte (membre également de la Trinité) comme l'affirment Waille et le Globe ?

Le texte - en français ! - a été republié (p. 170) dans la rubrique Poetry du n° du 30 juin 1842 (1842 est précisément l'année où Chatelain s'installe en Angleterre) du Freemason's Quarterly Review de Londres ainsi que (p. 329) dans le n° de septembre 1842 du Freemason's Monthly Magazine de Boston, sous la signature Le Chevalier Chatelain 30e ex-Vénérable de la loge de la Trinité Orient de Paris.

     

LE BON SAMARITAIN.

CANTIQUE MAÇONNIQUE,

Paroles du frère Chatelain, 30e degré, vénérable d'honneur de la loge la Trinité, orient de Paris, et député au Grand-Orient de France des loges l'Etoile de la Gironde et Française d'Aquitaine, orient de Bordeaux, et député du chapitre les Amis-Réunis, vallée de Blois ;

Musique du frère Delsarte, 30e degré, membre de la loge la Trinité, orient de Paris.

 

En passant, un prêtre, un lévite, 
S'éloignent d'un pauvre mourant ; 
De Samarie un prosélyte 
Le ranime en le secourant. 
Seul, dans les trois, de la souffrance 
Il se montre le vrai prochain. 
Gloire au mortel que bénit l'indigence ! 
Honneur au bon Samaritain !

Du bon pasteur de l'Évangile 
Telle est l'admirable leçon ; 
Chaque jour, la suivre, docile, 
Est le devoir du franc-maçon. 
Jésus louait la bienfaisance ; 
Du maçon le cœur est humain. 
Gloire au mortel que bénit l'indigence ! 
Honneur au bon Samaritain !

Certain lévite recommande 
Le précepte d'un ton divin ; 
Mais il refuse son offrande 
Au moribond sur un chemin. 
Sa redoutable intolérance 
Damne sans pitié le prochain. 
Gloire au mortel que bénit l'indigence ! 
Honneur au bon Samaritain !

Le culte de la tolérance 
Est le principe de tout bien,
Et celui de la bienfaisance 
Des maçons forme le lien. 
Si le Pharisien s'en offense, 
Répétons-lui notre refrain : 
Gloire au mortel que bénit l'indigence ! 
Honneur au bon Samaritain !

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