Rituel de Maître selon Marconis

Le Rameau d'or d'Eleusis publié par Marconis de Nègre en 1861 contient (pp. 179-213) une description d'un Rituel du 3e degré très teinté d'égyptomanie (C'est sur les bords du Nil qu'on célébra d'abord ses mystères [ceux de l'Ordre vénéré de la Franc-Maçonnerie] ; c'est là que les premiers néophytes reçurent l'initiation ; c'est de là, c'est de Memphis qu'ils se répandirent dans les deux hémisphères, assure le Grand Expert dans son discours).

Au moment du relèvement du récipiendaire, la Colonne d'harmonie exécute des airs plaintifs, et l'on chante l'hymne Maçonnique suivant (pp. 195-6) :

     

HYMNE

 

Il va porter dans un autre hémisphère
Avec ses feux l'amour et le printemps,
Mais en quittant ses fidèles enfants
Il a pris soin de féconder la terre.

 

Aux doux rayons de sa céleste flamme,
Nos champs fleuris ont mûri leur trésor ;
Partout on voit briller la pourpre et l'or,
Partout on sent le souffle de son âme.

 

Par ses bienfaits, la nature enrichie,
Offre à nos yeux les plus riches tableaux,
Le plus petit de tous les vermisseaux
Trouve sa place au banquet de la vie.

 

Il reviendra de la rive lointaine,
Riche de gloire et brillant d'avenir ;
Il reviendra sur l'aile du zéphir,
Avec l'amour, qui toujours le ramène.

 

Astre du monde, ô toi dont la puissance
Du Dieu des dieux révèle les grandeurs,
Daigne agréer l'hommage de nos coeurs
Et le tribut de leur reconnaissance. 

Il est mentionné à la p. 231 que cet hymne est du Frère Rédarès. On le trouve effectivement - à l'exception du couplet 4 - aux pp. 171-2 des Etudes historiques et philosophiques sur les trois grades de la Maçonnerie symbolique suivies de l'influence morale de la Maçonnerie sur l'Esprit des Nations de celui-ci en 1858, sous le titre Hymne pour la Fête du Solstice d'été (on pourrait tout aussi logiquement l'appeler Hymne au Soleil) et sans mention ni d'air ni de compositeur :

HYMNE

pour la Fête du Solstice d'été.

 

 

 

I

Il va porter dans un autre hemisphère,
Avec ses feux, l'amour et le printemps,
Mais en quittant ses fidèles enfants
Il a pris soin de féconder la terre (bis).

II

Aux doux rayons de sa naissante flamme,
Nos champs fleuris mûrissent leur trésor,
On voit partout briller la pourpre et l'or,
Partout on sent le souffle de son âme. (bis).

 

III

Par ses bienfaits la nature embellie
Offre à nos yeux les plus riches tableaux,
Le plus petit de tous les vermisseaux
Trouve sa place au banquet de la vie. (bis).

 

IV

Astre du monde, ô toi dont l'existence
Du Dieu des Dieux révèle les grandeurs,
Reçois ici l'hommage de nos coeurs
Et le tribut de leur reconnaissance (bis).

Après quoi la juste allégresse de la Loge est exprimée par l'harmonie et par ce chant :

CHANT

La mort du sage est un sommeil ;
Par l'espoir elle est embellie ;
Le bonheur l'attend, au réveil,
Au sein d'une meilleure vie.
Conduit par l'immortalité,
Viens, sur un trône de nuages,
Hiram, fidèle et regretté,
Jouir de nos pieux hommages. 

Il est mentionné à la p. III de la Table des Matières que l'auteur de ce chant est le Frère Fouchet.

Nous avons cependant remarqué que les 4 premiers vers et les 4 derniers en sont recopiés (à l'exception du remplacement de Ami par Hiram) respectivement de l'avant-dernier et du dernier couplets d'un hymne funèbre pour Lancel datant de 1809 et dont l'auteur est Cuvelier de Trie.

Fouchet a donc été ici comme ailleurs paré des plumes du paon. Et Marconis lui-même, à la fin de ce Cantique funèbre, s'est vu attribuer les mêmes deux couplets.

La gravure ci-dessous, intitulée Mort d'Hiram, figure à la p. 192 du Rameau d'or d'Eleusis :

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