L'anniversaire du Prince Frédéric
Le recueil publié à Gand en 1838 sous le titre Fleurs d'oranger contient (pp. 67-9) cette chanson dédiée à toutes les loges indépendantes des Pays-Bas et intitulée L'anniversaire du Prince Frédéric.
On sait qu'après l'indépendance belge en 1830, les Loges orangistes gantoises continuèrent, non seulement à considérer le roi des Pays-Bas comme leur seul souverain légitime, mais aussi à voir dans son fils Frédéric leur Grand Maître, comme il l'avait été depuis 1818.
Ils continuèrent donc à le fêter, même absent (il n'était évidemment plus persona grata depuis qu'à Bruxelles il avait fait tirer sur les insurgés, ce qui avait d'ailleurs causé la proclamation de sa déchéance comme Grand Maître), comme ils l'avaient fait dès 1818, tout en considérant comme des dissidents coupables de forfaiture les initiateurs du Grand Orient de Belgique et son Grand Maître Stassart.
C'est ce qui explique le ton - si peu maçonnique ! - de cette chanson de circonstance, essentiellement préoccupée de cracher du venin sur les usurpateurs.
L'auteur Ch. F. est le publiciste Charles Froment (1797-1846), coauteur du recueil et auteur d'une autre chanson de ce site ; il fut initié en 1831 au Septentrion et épousa en 1834, selon Lebrocquy, une nièce de son Vénérable, Metdepenningen.
Aucune indication n'est donnée sur l'air.
David Vergauwen, dans son ouvrage Maçonnieke chansons in negentiende-eeuws België (Liberaal Archief, 2017), donne de ce chant une version légèrement différente, où la fin du premier couplet se lit :
A nos travaux,
invisible, il préside,
Stassart en vain veut nous donner la loi :
Le corps est là, mais l'âme ailleurs réside :
Le vrai grand-maître est le fils du vrai roi !
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L'anniversaire du Prince Frédéric.
chanson dédiée à toutes les loges indépendantes des Pays-Bas.
De Frédéric voici briller la fête,
Qui lui ! Stassart, de nos saintes ténèbres
Que du Brabant la capitale auguste
Ouvrant
les yeux et dressant les oreilles,
Oui, c'est en vain que le Brabant nous crie :
Le temps qui fuit emporte la
souffrance :
Ch. F. |