Les princes des Pays-Bas en visite 
dans une Loge militaire bruxelloise

 

Nous avons trouvé dans une publication profane, le quotidien gantois Le Véridique, au n° 112 du 18 mars 1819, le texte reproduit ci-dessous.

Il s'agit d'une des nombreuses visites conjointes du prince héritier (dont le glorieux passé militaire à Waterloo est rappelé, cfr note 1) et de son frère cadet le Grand Maître Frédéric dans les Loges de Belgique (ici une loge militaire récente), destinées à provoquer des manifestations de leur attachement à la dynastie. La conviction qu'il convient de manifester dans la proclamation de cet attachement préoccupe manifestement plus le rédacteur que la qualité littéraire ou poétique de son expression. Encore un exemple - parmi d'autres - de plate courtisanerie ...

Qui est l'auteur de ces couplets, le chevalier De Valeriola ? à la p. 103 du Calendrier de la Cour des Pays-Bas à Bruxelles en 1792, on trouve un de Valeriola, Chevalier héréditaire Espagnol, résidant près de la porte de Namur, comme Sur-Intendant du Rivage (quelqu'un saurait-il à quoi correspond cette fonction, qui semble n'avoir existé qu'à Bruxelles ?) à la magistrature de Bruxelles. S'agit-il du Chevalier Charles Hubert Ghislain de VALERIOLA (1758 - 1834 ?), Avocat du Conseil Souverain du Brabant, Juge au tribunal civil du département de la Dyle, Substitut du procureur impérial (qui est mentionné ici comme membre en 1786 des Vrais Amis de l'Union) ? ; ou de son frère cadet Guillaume François Emmanuel Jules de VALERIOLA (1762 - 1824), Homme de lettres, Greffier de la justice de paix de Wolverten ? ou de leur oncle Jules Thérèse Mathieu de VALERIOLA, Avocat au Conseil de Brabant ? Et lequel d'entre eux pourrait être notre auteur ?

Il n'y a pas de mention d'air.

Nous n'avons pas trouvé de trace d'une loge de Nassau et la Patrie ; peut-être le journaliste a-t-il confondu avec la loge militaire bruxelloise les Défenseurs de Guillaume et de la Patrie dont Clavel parle ici, dont on sait qu'elle a travaillé de 1817 à 1821, et qui selon cette page fut installée le 1er avril 1817 (et assortie d'un Suprême Conseil).


    

— La loge militaire du premier régiment des carabiniers sous le titre distinctif de Nassau et la Patrie à Bruxelles, a donné le 15 de ce mois une fête maçonnique. Le prince Frédéric en sa qualité de grand-maître de l'ordre, a présidé la réunion et son auguste frère le prince d'Orange l'a favorisée de sa présence. L'affection, le dévouement et le respect se sont confondus en un seul sentiment dont les expansions franches et énergiques ont été dirigées vers S. M. et sa famille. Les couplets que nous allons transcrire, ont été chantés et leur final répété avec enthousiasme. Ils seront livrés à l'impression d'après le voeu de la loge, qui pour donner plus de pompe à sa fête, s'était réunie (ndlr : comme le mentionne le premier vers) dans le vaste local de celle de l'espérance : ces couplets sont du chevalier De Valeriola.

1.

Sous la voûte de l'espérance
Unis maîtres et compagnons,
Vous jouissez de la présence
Des princes que nous chérissons.
Mais défendre notre patrie,
C'est la devise de mon coeur !
Elle est par vous aussi chérie,
Elle fera notre bonheur. (Bis.)

2.

Lorsqu'on vit sortir de la France
Ces bataillons fiers et nombreux ;
Nassau (1) devint notre espérance,
Il arrêta ces furieux.
Ce fut aux champs de la victoire,
Que Nassau sçut nos pas guider,
Son nom au temple de mémoire
Depuis long-tems sait le fixer. (Bis.)

3.

Prince chéri (2) d'un beau modèle
Vous qui présidez nos travaux,
Nos coeurs pour vous sont pleins de zèle
Par vous nous sommes des héros !
Les enfans nés de la victoire -
Savent jouir du doux repos ;
Mais la trompette de la gloire
Les ramène sous vos drapeaux. (Bis.)

(1) Le prince héréditaire à la bataille de Waterloo.
(2) Le prince Frédéric.

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