l'Union des Philadelphes

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Comme cette autre chanson (tout aussi militante), datant elle de 1834 et ayant manifestement la même origine (elle émane de Verviers et manifestement de sa Loge Les Philadelphes), cette chanson-ci utilise - ce qui est peu habituel - les mois du calendrier hébreu (ici élul) tout en datant l'année selon le calendrier maçonnique classique (décalage de 4000 ans).

Elle s'insurge visiblement - et appelle à la solidarité des maçons - contre une offensive cléricale.

Celle-ci était soutenue par le parti catholique, à ce moment au pouvoir. Comme nous le signalons à propos d'une autre chanson, de Bovie celle-là, et qui fait alllusion à des événements datant précisément aussi de 1841, le parti libéral avait alors accusé le parti catholique d'envisager le rétablissement, au profit de l'Eglise, de privilèges d'Ancien Régime tels que la dîme et la main morte, et cela avait provoqué une vive tension au Parlement ; voir par exemple, à la fin de la séance rapportée ici, une intervention de Verhaegen sur cette question.

Le vers Elle fera du trône un reposoir nous semble témoigner de l'inquiétude (également manifestée par Defrenne en 1840) de voir le parti clérical circonvenir le roi Léopold Ier, au moment où celui-ci perdait confiance dans la capacité et dans la volonté de la maçonnerie d'être l'auxiliaire de sa politique unioniste jusque là défendue par le Grand Maître Stassart ; c'est précisément en 1841 que celui-ci, lassé de se voir dans les Loges soupçonné de tiédeur vis-à-vis de l'intolérance catholique, jeta l'éponge en démissionnant de cette charge à laquelle il avait pourtant été élu à vie en 1835.

Cliquez ici pour voir la partition de l'air mentionné, le Dieu des bonnes gens.

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