Couplets pour tous les banquets ordinaires

Nous ne disposons pas encore de fichier pour la partition de Gaveaux, et serions particulièrement reconnaissant à qui pourrait en établir un.

Cliquez ici pour entendre le fichier midi de l'air alternatif, séquencé par Christophe D.

Ces Couplets pour tous les banquets ordinaires dont l'incipit est Mes frères réjouissons-nous, avec leur partition originale de Gaveaux, proviennent du Manuel anacréontique de Grenier en 1806.

Comme il sera d'usage dans la maçonnerie d'Empire, ces couplets ont plus à voir avec un épicurisme très jouissif qu'avec le symbolisme maçonnique, et Salomon y est un heureux amant plutôt qu'un bâtisseur de Temple ...

Et la référence à l'Age d'Or au 5e couplet n'est pas seulement, comme elle l'était souvent au XVIIIe, l'évocation du siècle d'Astrée, elle est aussi une allusion au titre distinctif de la Loge des auteurs.

L'accompagnement est donné pour guitare ou lyre, mais aux pp. 44-7 on trouve des parts instrumentales supplémentaires pour 2 Clarinettes, Flûte, Bassons et 2 Cors.


     

Grenier a repris ce texte l'année suivante aux pp. 17 à 19 de son Code Récréatif des Francs-Maçons, sans la partition mais en renvoyant au Manuel anacréontique et en proposant quand même un air alternatif, Versez donc, mes amis, versez.

Vu sans doute le prestige de cette Loge, Grenier a jugé plus valorisant pour lui de modifier le titre en Couplets chantés au banquet de la Respectable Loge de Saint Napoléon (ndlr : on remarquera que l'abréviation de Saint s'effectue ici avec la triponctuation maçonnique, ce qui n'est pas courant !), tenu le 18 nivose an 13 (ère française), mais il précise que ces couplets peuvent servir à tous les banquets ordinaires.

La date mentionnée dans le calendrier républicain (dit ici calendrier de l'ère française puisque, depuis le sacre du 2 décembre 1804, on n'est plus en république) correspond au 8 janvier 1805.

   

COUPLETS

 

Chantés au banquet de la R.'. L.'. de S.'. Napoléon, tenu le 18 nivose an 13 (ère française).

N. B. Ces couplets peuvent servir à tous les banquets ordinaires. Ils se trouvent insérés dans le Mannel anacréontique des Francs-Maçons, qui se vend chez les FF.'. Gaveaux, passage Feydeau, et dont la musique a été composée par P. Gaveaux, leur frère, artiste du Théâtre de l'Opéra-Comique.

Air ancien : Versez donc, mes amis, versez, etc.

 

Mes frères, réjouissons-nous ;
Est-il moment plus favorable !
Boire gaiment, boire cent coups
Voilà le plaisir de la table.

Buvons donc et toujours buvons
A la santé de tous nos frères ;
Buvons donc et toujours buvons
A la santé des vrais Maçons.

Chantons l'amour, nous le pouvons,
Vénus, jalouse de nous plaire,
Permet à tous les Francs-Maçons
D'entrer au temple de Cythère.

Buvons donc, etc.

C'est là que Vénus, chaque jour,
Accomplit le bonheur de l'homme ;
C'est là que la femme, à son tour,
Sans accident, mord à la pomme.

Buvons donc, etc.

Grâces à Cypris, Salomon
Fit preuve de tant de courage,
Qu'il fut des rois, avec raison,
Le plus heureux et le plus sage.

Buvons donc, etc.

        

L'amitié franche est un trésor
Qui devient rare sur la terre :
Mais le bonheur de l'âge d'or
Renaît ici pour chaque frère.
Buvons donc, etc.

Le texte de ces couplets se trouvera recopié aux pp. 15-17 du Recueil de cantiques pour l'occasion de la Fête de l'Inauguration du Nouveau Temple de la Respectable Loge de Saint Jean de l'Espérance à l'Orient de Berne le 16e Jour du 10e Mois 5809.

On le retrouvera aux pages 115-6 du Nouveau Code Récréatif des Francs-Maçons, sous le simple titre Cantique (sans autre précision) et avec la signature de Grenier.

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